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Les noms de famille à Lantosque

 

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OTHO Alain

Les noms de famille à Lantosque du XIIIème au XIXème siècle.

Etudier, voire même simplement lister l'ensemble des noms de famille de Lantosque ne serait ni raisonnable ni vraiment exploitable, leur nombre étant trop grand : les registres de mariage pour la période 1635-1901[1] en recèlent 418 différents[2]. Nous ne retiendrons, dans la suite, que les noms correspondant à des familles établies pendant une longue période dans le village.

               

La documentation utilisée comprend, principalement, la liste des hommes ayant prêté serment au comte Charles Ier en 1271[3], un ensemble de listes de noms du XVème siècle, le recensement de l'an IX[4] et le relevé des mariages de Lantosque.

 

La liste de 1 271 comprend 154 individus, 141 désignés par leur prénom et nom, 13 n'ayant qu'un prénom[5]. Parmi les 141 patronymes, 90 sont différents.

 

Les listes du XVème siècle, sont celles de participants à des parlements du village ou de témoins lors de la rédaction d'actes notariés[6] :

- document du 21 janvier 1454 : location en emphytéose de moulins communaux à Guillaume PORTALLE, de Lucéram, pour 24 mesures de blé annone[7],

- document du 1er août 1459 : vente de Figaret à Utelle[8],

- document du 3 août 1477 : location de moulins par la commune[9],

- documents des 14 et 25 septembre 1478 : Capitulum sive ordinatio pascairagiorum hominum de lantusca (statuts) et Capitula loci de lantusca (statuts)[10].

Ces documents comprennent respectivement, 51, 42, 85, 63 et 73 individus, soit un total de 314, 313 désignés par leur prénom et leur nom, un n'ayant qu'un prénom. Parmi les 314 patronymes, 56 sont différents.

 

Le recensement de l'an IX comprend 1013 individus et 105 patronymes différents. Seuls les habitants âgés de 12 ans ou plus sont inscrits.

[1] Lantosque (Alpes-Maritimes), mariages, 1635-1901, Nice 2003. Relevé effectué dans le cadre de l'Association Généalogique des Alpes Maritimes (A.G.A.M.).

[2] Un nombre non négligeable de ces patronymes appartiennent à des hommes ou femmes, originaires d'autres villages, qui se sont mariés à Lantosque mais ne s'y sont pas établis ; on ne peut les considérer comme faisant partie du corps des familles lantosquoises.

[3] Archives Départementales des Bouches-du-Rhône, B754, fol. 47vo.

[4] Archives Départementales des Alpes-Maritimes (A.D.A.M.), E 078/01F001.

[5] Ce nombre élevé nous indique que la période de formation des noms de famille n'est pas achevée en 1271.

[6] Les transcriptions des listes de 1271, 1454 et 1477 m'ont aimablement été communiquées par J.-P. BOYER que je remercie particulièrement.

[7] A.D.A.M., E 078/DD003.

[8] A.D.A.M., E 051/DD013. Le 1er août 1459, Lantosque a vendu à Utelle le territoire de Figaret, vente confirmée par le duc Louis de Savoie le 21 septembre 1459.

[9] A.D.A.M., E 078/DD006.

[10] A.D.A.M., E 078/AA003.

 

L'évolution des noms.

L'étude des noms de famille au cours des siècles se heurte au problème de l'évolution de leur forme, cette évolution pouvant toucher la structure même du nom, seule la racine restant commune. Voici quelques exemples pour illustrer le propos.

-   Latinisation des noms : STEVE transformé en STEPHEN, ROUS en RUBEUS.

-   Francisation des noms : ROS JUSTO transformé en ROUX JUSTE à la Révolution.

-   Déclinaison des noms : par exemple OTTONIS est la déclinaison de OTTO au génitif, GUIGONIS de GUIGO.

-   Utilisation de contractions ce qui implique que l'orthographe exacte est inconnue : le cas le plus flagrant est celui de CRISTINI ; dans beaucoup d’actes, comme dans l’exemple ci-joint, on lit crtinus[1] quand le nom ne se réduit pas à crnus.

-   Contraction du nom : DAL(L)ONI devient DAL(L)O. Il n'est pas rare, dans le même texte, de voir utiliser ces deux formes pour la même personne. Aussi, dans le traitement des données, je n'ai pas fait de distinction entre eux.

-   Ajout d'un composé pour différencier les individus portant le même nom de famille, ce composé restant ensuite attaché au nom avec plus ou moins d'assiduité et formant le nouveau patronyme : OTTO a été complété, suivant les époques en OTTO BRUC, OTTO BRONDE, OTTO GRAGLIER, OTTO GALIN, OTTO LOYAS… PASSERON en PASSERON NEIL, PASSERON GALIN, PASSERON RABON, PASSERON ROS … Or, suivant le rédacteur, la forme composée est ou n'est pas utilisée, ce qui rend l'utilisation du composé impossible pour ce type d'étude.

 

Quelques autres exemples d'évolution :

AUGERI, AUGIER …, BORRIGLIONE, BORILLON, BORIGLION …, BOVE, BOVIS …, CIAISSI, CIAYSSI, CHIAIS, CIAIS …, CONIGLION, CORNILLON …, CHRISTINI, CRISTINI, CRISTIN …, DAIDERI, DAYDERI …, DRAGO, DRAGON …, FARAUD, FARAUT …, FIGHERRA, FIGHERIA, FIGUIERA …, GAGL, GAGLIO …, JACOBI, GIACOBI …, JUGLIARIS, GIUGLIARIS …, LANTI, LANZIO, LANZI, LANS …, LEO, LEA …, MARTELLI, MARTEL …, MASSERIA, MASSIERA …, MAUREL, MOREL …, MOYSSIN, MOISSIN …, PASCHIER, PASQUIER …, PUONS, PONS …, RAIBAUT, RAYBAUD, REIBAUT …, ROBAUDI, ROUBAUDI…, ROBIN, ROBINI …, RUBEI, ROS, ROUX …, JUSTO, GIUSTO, GUISTO …, SICARD, SICART …, TAON, THAON …, TORRI, TORRINI, TORRIN …, TRUCHI, TRUQUI.

 

Les noms de famille au XIIIe siècle.

Les noms de famille sont apparus vers les XIème–XIIème siècles ce qui donne à la liste de 1271 une valeur particulièrement intéressante, car nous y trouvons des informations sur les patronymes utilisés alors. Cette liste, qui comprend les noms des hommes âgés de 14 ans et plus qui ont prêté serment à Charles Ier, ne peut, cependant, être considérée comme recensant tous les hommes de la communauté[2]. « Lorsqu'il s'agit de listes d'hommages à des coseigneurs, il n'est pas toujours facile de savoir si tous les villageois l'ont prêté ou seulement ceux qui relèvent directement de l'un d'entre eux »[3]. Or, nous ne savons pas si Charles Ier était seigneur de tout le village ou s'il n'en était que coseigneur[4]. Cette incertitude ne constitue pas un handicap trop grand, car nous ne nous intéressons qu'aux noms de famille et non pas au nombre d'habitants et on peut raisonnablement penser que la plupart des patronymes des habitants de Lantosque, en 1271, sont inclus dans cette liste.

 

Le tableau ci-dessous présente les noms de famille avec, entre parenthèses, le nombre de fois que le nom est cité dans la liste :

 

ADAM (1)

AGULLENUS (1)

ALAMANNNUS (1)

ALBERTUS (2)

AMILLON (1)

ANDREAS (1)

ANFFOSSIUS (1)

ANSTOR (3)

ARMAN[DUS] (1)

AUDEBERTUS (1)

AYMERICUS (1)

BAIRA (1)

BAIROLS (1)

BALBUS (1)

BARERIA (1)

BASINUS (1)

BAUDO (1)

BELLINT (1)

BERARDUS (2)

BERTOLOMEUS (1)

BOLLANT (1)

BRESC (2)

BROCHERIUS (2)

CACHUS (1)

CHAIS (1)

CHAMOS (1)

CIGALA[5]


 

[1] CHRISTINUS, déclinaison de CRISTINI au nominatif. Les deux premières lettres sont le chi et le ro grecs.

[2] D'autant plus que les hommes de Loda n'y figurent sans doute pas, puisque ce lieu était fief de plusieurs coseigneurs, dont les familles Serena et Tournefort (CAIS de PIERLAS, La ville de Nice pendant le premier siècle de la domination des Princes de Savoie, réimpression de l'édition de Turin 1898, pp. 236-237).

[3] BARATIER E. La démographie provençale du XIIIe au XVIe siècle, Paris 1961, p 76.

[4] Nous connaissons au moins deux hommes n'ayant pas prêté serment, il s'agit de Boniface CIGADA et Bertrand MORELLI (Raymond MORELLI est inscrit sur la liste de 1271), témoins le 09.09.1278 d'un "acte de quittance passé par l'abbé Guillaume de Berre en faveur de dame Castellane" (CAIS de PIERLAS et SAIGE G., Chartrier de l'abbaye de Saint-Pons hors les murs de Nice, Monaco 1903, p. 101).

[5] Ce nom, non inscrit dans la liste de 1271, est cité dans le Chartrier de l'abbaye de Saint-Pons (CAIS de PIERLAS et SAIGE G. Chartrier …, op. cit., p. 101).

 

COCHUS (1)

COROLLES (4)

DAMARSA (3)

DAMEL (1)

DAUSSA (4)

DAVIT (2)

DOMORSA (1)

DURANDUS (1)

EICARIUS (1)

ENGILIET (1)

FABER (2)

FARALDUS (1)

FERAUDUS (1)

GARNERIUS (4)

GARONIUS (1)

GIRARDUS (3)

GIRONIUS (1)

GRAS (1)

HERTA (de) (4)

JACOBUS (1)

JAUFREDUS (1)

JORDANUS (2)

LANTERIUS (1)

LODA (de) (1)

LOTERIUS (2)

LUMBARDUS (4)

MALETUS (1)

MANDINA (1)

MANTALMUS (1)

MANTONES (de) (1)

MARCHERIUS (1)

MARCHES (1)

MARONIUS (1)

MAURELLUS (1)

MEGE (1)

MERANDA (2)

MONACHUS (1)

MOYSSINUS (1)

NITARDUS (1)

OLERIUS (3)

PELLISSERIUS (1)

PONCII (1)

RABIA (1)

RICHARDUS (3)

RIPERTUS (2)

ROBINUS (2)

ROCAIROL (2)

ROLLANDUS (3)

RUFFUS (4)

SABATERIUS (1)

SELLAN (1)

SERENI (1)

SERRE (2)

SIGALDUS (2)

SUARUS (1)

TASCHERIUS (1)

TERNOHENUS (1)

TORCHATUS (1)

UMBERTUS (1)

UNERINIS (1)

UTORIS (1)

VACUS (1)

YSNARDUS (1)

YSOARDUS (3)

 

 

 

Cette liste se démarque, dans sa composition, des autres listes : sur les 91 patronymes cités, 8 sont des noms de lieu et 25 sont des prénoms, dont 15 sont d'origine germanique, 9 d'origine latine, grecque ou hébraïque et un d'origine « profane »[1]. La proportion des prénoms et des noms de lieu est bien plus élevée dans la liste de 1271 que dans les autres listes étudiées.

 

Les noms de famille au XVème siècle.

Les cinq listes du XVème siècle recensent les participants à des parlements du village[2] ou les témoins d'actes notariés. La liste de 1477 est particulièrement intéressante car le notaire écrit que « plus des trois quarts des chefs de famille admissibles » étaient là.

Les documents utilisés ne comprennent sûrement pas tous les patronymes des habitants du village à la date à laquelle ils ont été rédigés et il est évident qu'un certain nombre d'entre eux ont participé à plusieurs actes ce qui réduit l'échantillon. Afin de tenir compte de ces présences multiples, j'ai comparé les noms et prénoms des participants, ôtant ceux qui apparaissent sur plusieurs listes. 

Les listes de 1454 et de 1459 ont été traitées indépendamment de celles de 1477 et de 1478, l'écart de 18 ans étant jugé important. Dans la liste de 1477 et les deux de 1478, qui comprennent au total 221 noms, en comparant les noms et prénoms sur les listes, j'ai identifié un minimum de 121 personnes différentes, dont 47 patronymes distincts. Le même travail, effectué sur les listes des parlements de 1454 et de 1459, donne 76 personnes différentes dont 40 patronymes distincts pour un total de 127 présents. Le nombre total des patronymes différents sur l'ensemble des listes est 56.

Par qui étaient composées ces assemblées ? Edouard Baratier, nous donne quelques pistes : « Ces assemblées […] réunissent tous les hommes ou chefs de maison de 14 à 60 ans. En théorie une telle assemblée devrait grouper la meilleure part des habitants et ne pouvoir valablement délibérer que si elle renferme au moins les deux tiers des chefs de maison ; de plus y assistent quelquefois plusieurs hommes de la même famille faisant un seul feu », et l'auteur ajoute : « En réalité, l’assiduité à ces réunions est variable »[3].

Afin d'obtenir une indication sur le pourcentage de patronymes qui ne sont pas répertoriés, j'ai comparé la liste des membres de l'Archiconfraternità de Disciplinanti del luogo di Lantosca, de 1637[4], avec la liste des mariages de 1635 à 1685[5]. La liste des membres de l'archiconfrérie comprend 126 noms, dont 46 différents. Sur ces 46 patronymes, 39 ont été

[1] Ouvrages utilisés : COMPAN A. Les noms de personne dans le Comté de Nice aux XIIIe, XIVe et XVe siècles, Lille 1976 ; DAUZAT A., Dictionnaire des noms de famille et prénoms de France, Paris, 1951.

[2] On trouvera une description de la composition et du rôle de ces parlements en Vésubie dans l'ouvrage de BOYER J.-P. Hommes et Communautés du Haut Pays Niçois Médiéval, la Vésubie, Nice 1990, p. 289 et sqs.

[3] BARATIER E. La démographie …, op. cit., p. 41.

[4] J'ai choisi cette liste car, d'une part, elle contient un nombre de patronymes différents du même ordre de grandeur que le nombre obtenu sur l'ensemble des listes du XVe siècle. D'autre part, tout comme dans le cas des parlements, cette liste est évidemment biaisée, les hommes présents étant acceptés selon des critères particuliers.

[5] Cette période de 50 ans, supérieure à une génération, devrait être suffisante pour que l'on puisse supposer que la quasi-totalité des patronymes, présents à Lantosque à cette période, soient nommés.

 

retrouvés dans la liste des mariages. Sur les 7 autres, six paraissent étrangers au village, le dernier soulève une difficulté d'appréciation[1].

Douze patronymes dont la présence est avérée à cette époque, ne figurent pas dans la liste de 1637, ce qui donne un taux de 25 % environ.

 

Nous pouvons en déduire que les listes du XVème devraient répertorier environ quatre cinquièmes des noms de familles[2].

 

Dans le tableau ci-dessous, figurent, en première colonne, un patronyme, dans la seconde colonne, le nombre de fois que le patronyme est cité et, dans la troisième, le pourcentage de ce nombre par rapport au total de participants. Les noms sont classés suivant ce pourcentage et les seuls 57 premiers sont indiqués.

 

OTTONIS

14

8,5

 

SOLERIO de

3

1,8

 

CASANI

1

0,6

SICARDI

12

7,3

 

CARASSI

2

1,2

 

DRAGUI

1

0,6

MOISSINI

9

5,5

 

CRISTINI

2

1,2

 

FERRERI

1

0,6

RICARDI

8

4,8

 

FRANCONIS

2

1,2

 

FORCERII

1

0,6

TORRINI

8

4,8

 

GERMELLI

2

1,2

 

FORMUNDI

1

0,6

PASSERONI

7

4,2

 

IMBERTI

2

1,2

 

FRANCESQUINI

1

0,6

THAONI

7

4,2

 

LAY

2

1,2

 

GAUDINI

1

0,6

BALBI

6

3,6

 

MAURINI

2

1,2

 

GILI

1

0,6

SIGAUDI

6

3,6

 

PILOSO de

2

1,2

 

ISNARDI

1

0,6

BROQUERI

8

3,0

 

SERRE

2

1,2

 

JOHANNIS

1

0,6

MILONIS

8

3,0

 

STEPHANI

2

1,2

 

LAUGERI

1

0,6

RAIMONDI

8

3,0

 

ABOLINE

1

0,6

 

LAUSE de

1

0,6

CONSOLINI

4

2,4

 

AUGERI

1

0,6

 

MANCASOLE

1

0,6

FARAUDI

4

2,4

 

BARRILLONIS

1

0,6

 

MARCELLI

1

0,6

AUDA

3

1,8

 

BERTONI

1

0,6

 

MARQUE

1

0,6

GALLI

3

1,8

 

BESSONI

1

0,6

 

PORCELLI

1

0,6

ISOARDI

3

1,8

 

BORGNIGNONI

1

0,6

 

RENOARDI

1

0,6

LANSIO de

3

1,8

 

BRISSONI

1

0,6

 

ROBINI

1

0,6

MARTELLI

3

1,8

 

BUFFONI

1

0,6

 

SAXO de

1

0,6

 

Les noms de famille au XVIIème siècle.

Liste des patronymes relevés dans les registres de mariage de 1635 à 1685. Les seuls 60 premiers sont donnés.

PASSERON

86

8,0

 

ROS

15

1,4

 

AYNESI

5

0,5

OTTO

61

5,7

 

SEREN

14

1,3

 

CARDON

5

0,5

MILLO

60

5,6

 

CARRAS

13

1,2

 

MALET

5

0,5

DALLONI

54

5,0

 

MARTEL

13

1,2

 

OLIVARI

5

0,5

THAON

52

4,8

 

BALPO

11

1,0

 

CORNIGLION

4

0,4

GAGLIO

47

4,4

 

LANS

10

0,9

 

FERRERI

4

0,4

TORRIN

45

4,2

 

MALAUSSENA

9

0,8

 

GASIGLIA

4

0,4

SERRE

43

4,0

 

MARTIN

9

0,8

 

INGIGLIARDI

4

0,4

AUDA

31

2,9

 

SOLIES

9

0,8

 

MATHEUDI

4

0,4

FIGHIERA

31

2,9

 

STEVE

9

0,8

 

NOVELLOTI

4

0,4

LEA

28

2,6

 

BOVIS

8

0,7

 

PLENT

4

0,4

BUFFON

27

2,5

 

GILLI

8

0,7

 

ANFOSSI

3

0,3

CIAIS

27

2,5

 

DAIDERI

7

0,7

 

AUGIER

3

0,3

MOISSIN

24

2,2

 

DOYA

7

0,7

 

CIAMPONSIN

3

0,3

CRISTINI

23

2,1

 

GALLO

7

0,7

 

CIARLET

3

0,3

NICOLAO

21

2,0

 

LAURENTI

7

0,7

 

FLOAUD

3

0,3

SICARD

20

1,9

 

PILLA

7

0,7

 

GIOFFREDO

3

0,3

BRUN

17

1,6

 

RABON

7

0,7

 

GIUGLARIS

3

0,3


 

[1] Cas de ROSSO GIUSTO cité dans la liste de 1637. Si on trouve dès 1651 le patronyme ROS dans les registres de mariage, il faut attendre 1718 pour lire le patronyme RUBEI JUSTO. Deux hypothèses peuvent être évoquées : bien que le nom fût ROSSO GIUSTO, les prêtres ne notaient que ROSSO ou ROS ou RUBEI et il s'agit de la même famille. Autre possibilité, la famille s'est éteinte à Lantosque après 1637 puis une branche allogène s'est réimplantée vers 1700. Comme les premiers mariés RUBEI JUSTO ou ROS JUSTO inscrits dans le registres de mariages après 1718 sont nés à Lantosque et sont tous descendants d'un Jean, il est possible que ce Jean soit originaire d'un autre village, se soit marié hors de Lantosque, puis se soit installé à Lantosque où il a eu des enfants.

[2] Cette estimation est le résultat d'une seule étude dont l'unique objectif est de fournir une valeur indicative.

 

DRAGON

16

1,5

 

FARAUT

6

0,6

 

MASSIERA

3

0,3

MAURIN

15

1,4

 

QUESTA

6

0,6

 

MAUREL

3

0,3

 

Les noms de famille au début du XVIIIe siècle.

Liste des patronymes relevés dans le recensement de l'an IX. Les seuls 60 premiers sont donnés.

OTTO

155

15,3

 

ROBINI

14

1,4

 

SERRE

5

0,5

DALONI

77

7,6

 

DRAGON

12

1,2

 

SICART

5

0,5

THAON

71

7,0

 

CIARLET

10

1,0

 

TRUQUI

5

0,5

GAGLIO

61

6,0

 

FULCONIS

10

1,0

 

CARLIN

4

0,4

PASSERON

59

5,8

 

MAUREL

9

0,9

 

GIRAUDI

4

0,4

CUAUS

33

3,3

 

MOISSIN

9

0,9

 

OLIVARI

4

0,4

MILLO

33

3,3

 

GUIGO

8

0,8

 

PASQUIER

4

0,4

MAURIN

31

3,2

 

BATIST

7

0,7

 

RAIBAUT

4

0,4

AUDA

28

2,8

 

FARAUT

7

0,7

 

FEVRIER

3

0,3

BRUN

26

2,6

 

ROMAN

7

0,7

 

GALLO

3

0,3

TORRIN

25

2,5

 

ABOLIN

6

0,6

 

GIACCOBI

3

0,3

STEVE

22

2,2

 

ASTRI

6

0,6

 

MASSILIA

3

0,3

CRISTIN

17

1,7

 

BERTON

6

0,6

 

QUAGLIA

3

0,3

BUFFON

16

1,6

 

CAMOS

6

0,6

 

ROUBAUDI

3

0,3

MARTEL

16

1,6

 

DAIDERI

6

0,6

 

ROUS

3

0,3

ROUS-GUISTO

16

1,6

 

LANZIO

6

0,6

 

ROUSTAGNI

3

0,3

LEA

15

1,5

 

AUGIER

5

0,5

 

CABANAL

2

0,2

BOVIS

14

1,4

 

NICOLAO

5

0,5

 

GARUSSO

2

0,2

DELEUSE

14

1,4

 

PILA

5

0,5

 

GIULI

2

0,2

FIGUIERA

14

1,4

 

PUONS

5

0,5

 

INGILIARDI

2

0,2

 

 

Les noms de famille dans la deuxième moitié du XIXème siècle.

Liste des patronymes relevés dans les registres de mariage de 1850 à 1900. Les seuls 60 premiers sont donnés.

 

OTTO

118

9,3

 

MARTEL

20

1,6

 

OLIVARI

8

0,6

THAON

86

6,8

 

MILLO

18

1,4

 

SIMON

8

0,6

DALLONI

75

5,9

 

DRAGON

15

1,2

 

GARUSSO

7

0,6

CIAIS

45

3,6

 

MAUREL

14

1,1

 

LANS

7

0,6

GAGLIO

45

3,6

 

STEVE

14

1,1

 

LAURENTI

7

0,6

PASSERON

39

3,1

 

BORRIGLIONE

12

0,9

 

BOTTIST

6

0,5

MAURIN

36

2,8

 

CRISTINI

12

0,9

 

BERENGER

6

0,5

CIARLET

34

2,7

 

RAYBAUD

11

0,9

 

FULCONIS

6

0,5

AUDA

30

2,4

 

ROBAUDI

11

0,9

 

MOSCHET

6

0,5

LEA

29

2,3

 

BOVIS

10

0,8

 

NICOLAO

6

0,5

TORRIN

25

2,0

 

FIGHIERA

10

0,8

 

PUONS

6

0,5

BRUN

22

1,7

 

MALAUSSENA

10

0,8

 

VENTRESCA

6

0,5

FARAUT

22

1,7

 

CORNIGLION

9

0,7

 

AUVERGNE

5

0,4

ROS GIUSTO

22

1,7

 

GUIGO

9

0,7

 

BAILET

5

0,4

ROBINI

21

1,7

 

PASQUIER

9

0,7

 

BEGHEL

5

0,4

BUFFON

5

0,4

 

CAUVIN

3

0,2

 

TRUCHI

3

0,2

DAIDERI

5

0,4

 

CAVALLO

3

0,2

 

ADREANI

2

0,2

GILLI

5

0,4

 

DELEUSE

3

0,2

 

AGUGLION

2

0,2

MARI

5

0,4

 

FERRARI

3

0,2

 

ARNOUX

2

0,2

MOISSIN

5

0,4

 

FERRERO

3

0,2

 

BORDON

2

0,2

PILLA

5

0,4

 

FIARDO

3

0,2

 

BOURDON

2

0,2

BARBERIS

4

0,3

 

GUIGLIELMI

3

0,2

 

CAPPANERA

2

0,2

BERTON

4

0,3

 

LAUGIER

3

0,2

 

CIAMPONSIN

2

0,2

CAROTTA

4

0,3

 

LAURIER

3

0,2

 

CITRONE

2

0,2

COTTA

4

0,3

 

MAGNETTI

3

0,2

 

CORISQUE

2

0,2

EUSEBI

4

0,3

 

MASSIERA

3

0,2

 

FASSI

2

0,2

VEROLA

4

0,3

 

ODDO

3

0,2

 

FRANCO

2

0,2

 

ANCOLIO

3

0,2

 

ROLLANT

3

0,2

 

GELSOMIN

2

0,2

BERNARDO

3

0,2

 

ROMAN

3

0,2

 

LOMBARD

2

0,2

BUCELIN

3

0,2

 

SAUVAN

3

0,2

 

MALBECHI

2

0,2

 

Evolution des noms de famille.

Retrouve-t-on les mêmes patronymes aux différentes périodes ? Pour répondre à cette question, nous disposons des cinq ensembles de noms déjà présentés, la liste de 1271, les listes du XVème, les listes établies à partir des relevés des mariages de 1635 à 1685 et de 1850 à 1900, et le recensement de l'an IX.

 

Il est parfois difficile d'établir un lien entre des noms écrits à plusieurs siècles d'intervalle, une évolution, une déformation du nom ayant pu se produire. Si le nom BROQUERIUS de 1271 semble avoir donné BROQUERI dans les listes du XVe siècle, le nom RICHARDUS a-t-il évolué en RICHERI[1] au XVIIe ? RUFFUS doit-il être interprété comme issu du prénom d'origine latine Ruffus, ou bien est-il dérivé du surnom latin rufus, signifiant roux ? Il aurait alors donné les formes ROS, RUBEI, ROSSO, ROUX que l'on trouve dans les registres de mariage du XVIIe. Autre cas critique, AMILLON s'est-il transformé en MILLION, MILLO ? Ces quelques exemples montrent la difficulté de la tâche[2]. Aussi faudra-t-il considérer les résultats présentés ci-après comme des tendances. De plus, si un nom de famille est présent à deux époques successives, nous ne pouvons pas en déduire qu'il y a un lien de parenté entre ceux qui les portent. Nous verrons, plus loin, des cas de familles qui s'éteignent à une époque donnée, puis qui réapparaissent bien plus tard. Ces retours sont simplement dus à la venue, sur le territoire de Lantosque, de familles allogènes qui s'y établissent.

 

 

Nombre de patronymes[3]

Nombre de patronymes disparus[4]

Pourcentage des disparus

1271

90

73[5]

81 %

1450-1478

56

24

43 %

1635-1685

80[6]

28

35 %

1800

81[7]

26

25 %

1850-1900

167[8]

 

 

 

Le très fort pourcentage de patronymes qui disparaissent entre le XIIIème et le XVème siècle est révélateur d'un bouleversement profond de la population du village entre ces deux dates[9]. Pour expliquer ce bouleversement on invoquera les ravages provoqués par les épidémies, dont la peste noire du milieu du XIVème siècle. Elle est reconnue comme ayant été la plus dévastatrice. Les guerres ont dû apporter, elles aussi, leurs lots de malheurs. La sismicité a également été importante, le tremblement de terre du 25 juin 1348 aurait atteint une intensité IX ce qui laisse supposer des pertes en vies humaines élevées[10]. D'autres raisons peuvent être avancées comme la mobilité des populations, l'instabilité des noms en l'absence d'une véritable administration. Il faut croire, au vu des données dont nous disposons, que ces causes ont été particulièrement redoutables et actives à Lantosque, puisque plus de 80 % des patronymes ont été effacés des listes. Ces bouleversements sont un fait beaucoup plus général qui a touché d'autres régions comme le soulignent Emmanuel Le Roy Ladurie et Noël Coulet, cités par Jean Paul Boyer[11].

[1] La racine, le prénom d'origine germanique Richard, est la même.

[2] Autre exemple d’une difficulté : il paraît possible d'affirmer que JAUFREDUS (liste de 1271) a pu évoluer en GIOFFREDO (mariages au XVIIe). Or, sur les trois GIOFFREDO qui se sont mariés à Lantosque en 1660, 1670 et 1672, un venait de Nice, l'autre de Levens. Pour le troisième, le prêtre indique simplement incola hujus loci (habitant du lieu), ce qui ne nous informe pas sur son origine. Dans ce cas là, la parenté est à exclure.

[3] Nombre de patronymes des chefs de famille sans tenir compte des patronymes des épouses.

[4] Correspond au nombre des patronymes que l'on ne trouve plus dans les périodes suivantes.

[5] Ce nombre est une valeur minimale, car j'ai considéré comme vraies des évolutions de patronymes qui ne sont sans doute pas toutes acceptables, ainsi je l'ai exposé plus haut.

[6] Le nombre de patronymes comptés est en réalité 128. J'ai décompté les noms uniquement attribués à des épouses, (15), et les noms d'hommes qui me semblent étrangers au village et qui ne s'y sont pas établis (33).

[7] Le nombre est 104, ramené à 81 pour les mêmes raisons que précédemment.

[8] Le nombre est 281, ramené à 167.

[9] Autre élément révélateur : les deux délégués de Lantosque, lors de l'hommage de 1391, étaient Pierre BREST (certainement BRESC) et Guillaume DANIELLI (GIOFFREDO P., Storia delle Alpe Maritime, t. III, pp. 514-515, cité par D. GHIRALDI dans 1388, La dédition de Nice à la Savoie, Paris 1990, p. 296). Ces deux noms ne figurent dans aucune des listes étudiées, ni en 1271, ni au XVe siècle. Pourtant, s'ils étaient délégués par la communauté, c'est qu'ils y étaient intégrés, sans doute depuis longtemps.

[10] LAURENTI A., Les tremblements de terre des Alpes-Maritimes, Serre 1998, p. 28. Autres tremblements de terre touchant Lantosque : le séisme du 23 juin 1494 qui n'aurait causé que des dégâts matériels. Le séisme du 20 juillet 1564 qui fut la cause de 3 décès et de nombreux dégâts à Lantosque. Le séisme des 14 et 16 juin 1618. Le séisme du 15 février 1644 qui provoqua la ruine d'habitations et de l'église. Les séismes du 29 décembre 1854 et du 23 février 1887 qui furent beaucoup moins destructeurs.

[11] BOYER J. P., La Vésubie …, op. cit., p. 449.

 

Le nombre de patronymes est relativement constant du XIIIème siècle à 1800, à l'exception du XVème siècle pour les raisons que l'on vient d'évoquer. Il augmente brutalement au cours du XIXème siècle. Cette augmentation est sans doute liée à la croissance également très importante de la population, celle-ci passant de 1 500 à 2 500 en un demi-siècle.

 

Quelques familles lantosquoises.

Le tableau ci-dessous présente les données que j'ai pu recueillir sur l'arrivée et l'extinction de certaines des familles de Lantosque, l'étude se limitant à la période antérieure à 1900. Il ne s'agit pas d'une étude généalogique avec recherche de filiations, mais simplement de témoigner de l'existence d'un ou plusieurs représentants des familles étudiées à certaines périodes de notre histoire.

 

 

Origine de la famille
 
Prénom + [provenance] + année du premier acte trouvé

Dernier représentant de la famille[1]

ABOLIN

Présence attestée uniquement en 1454. La famille habitait peut être à Figaret qui a été vendu à Utelle en 1459[2].

Jean [Venanson] 1703. Habitaient, en 1800, au village.

Ludovic ? 22.03.1865.

ANCOLIO

Charles [Nice] 1867.

 

ASTRI

Jean [St-Martin-Vésubie] en 1681.

Caroline ? 1856 ; la famille semble avoir émigré ensuite.

AUDA

Présence attestée depuis 1454.

Habitaient, en 1800, au village et surtout à Pélasque.

AUGIER

Présence attestée depuis 1454,

Habitaient à Pélasque en 1800.

Thérésius ? 23.08.1905 au Terron.

BALPO

Présence attestée dès 1271.

Honoré ? 22.08.1712.

BARBERIS

Jean Pierre [Italie, Alba] 1861.

BATTIST

Lucas et Alexandre [Moulinet] 1706.

Habitaient aux Combes et à St Colomban en 1800.

BEGHEL

Antoine [Utelle] 1801.

Marie Joséphine
? 05.12.1904 au village.

BERENGIER

Philippe [Duranus] 1809.

BERTON

Antoine et Pierre-Joseph [Milan, Italie] (1753 et 1766).

Baptiste ? 05.01.1908.

BORRIGLIONE

Xavier [Lucéram] 1830.

BOVIS

Jean Antoine[3] [Utelle] 1657.
Habitaient à Pélasque et St Pancrace en 1800.

BRUN

Présence attestée depuis 1638. Habitaient, en 1800, au village, Rioffray, la Villette et Pélasque.

BUCELIN

Charles [Nice] 1876. Habitaient Pélasque.

BUFFON

Présence attestée depuis 1459. Habitaient, en 1800, au village, Combes, St Pancrace, Iscles.

CARRAS

Présence attestée depuis 1454.

Marie ? 10.03.1821.

CAVALLO

Joseph [Nice] 1848.

CENCIARINI

Jean [Italie, Apecchio] 1890.

CIAIS

Présence attestée depuis 1271 sauf dans les listes du XVe. Habitaient, en 1800, au village, Clapières, Pélasque et surtout Loda. Beaucoup, venant de Beasse [Lucéram], se mariaient à Lantosque.

CIARLET

Présence attestée depuis 1637[4]. Habitaient, en 1800, au village, Salette et surtout à la Villette.


 

[1] La recherche du dernier représentant se limite à la période antérieure à la première guerre mondiale.

[2] Cette supposition s'appuie simplement sur le fait que le nom ABOLIN n'apparaît pas dans listes postérieures à 1454. Cependant ce patronyme n'est présent dans aucun des registres de baptêmes, de mariages ni de sépultures d'Utelle, registres qui commencent en 1585.

[3] En 1648, Antoine BOVIS s'est marié à Lantosque, mais ne semble pas y avoir résidé puisque, dans le registre des naissances, la première mention date de 1658, le père étant Jean Antoine.

[4] A.D.A.M., registre des naissances 1635-1679, p. 19.

 

CORNIGLION

Antoine [Roquebillière] 1860.

CRISTINI

Présence attestée depuis 1454. Habitaient, en 1800, au village et surtout à Pélasque. On observe, également, aux XVIIe et XVIIIe, une forte présence de familles CRISTINI à Figaret d'Utelle[1].

DAIDERI

Présence attestée depuis 1646. Habitaient au village en 1800.

Jean Baptiste
? 20.01.1898.

DALONI,
DALO[2]

Présence attestée depuis 1636. Habitaient, en 1800, principalement à Loda et au village, quelques familles à St Colomban, à Riofray et au Terron.

DELEUSE

Jean-Antoine et Jean Baptiste [Berre Les Alpes] 1695.

En 1800 tous habitaient au village.

DOYA

Présence attestée depuis 1635

Anne Marie ? 27.10.1783.

DRAGON

Présence attestée depuis 1454. Habitaient, en 1800, au village et principalement à Pélasque.

FARAUT

Présence attestée depuis 1271. Habitaient, en 1800, à la Condamine et aux Iscles. Nombreux mariages avec les FARAUT d'Utelle, principalement du Figaret où résidaient de nombreuses familles[3].

FERRARI

Jules [Italie, Portalbera] 1856.

La famille a quitté la commune avant 1900.

FERRERI

Présence attestée depuis 1454.

Jean ? 09.01.1795.

FIGUIERA

Présence attestée depuis 1635[4]. Habitaient, en 1800, principalement au village. Quelques familles à Riofray et Loda.

FULCONIS

Pierre [l'Escarène] 1692. Habitaient, en 1800, à Riofray, la Sarsa et Camp-long.

GAGLIO

Présence attestée depuis 1635[5]. Habitaient, en 1800, au village, Seuil, Terron, Gippas, Loda et beaucoup à Pélasque et Saint-Colomban.

GALLO

Présence attestée depuis 1454.

Prudence ? 15.01.1793.

GARUSSO

Marc Antoine [Contes] 1714. Habitaient, en 1800, à Palivol.

GELSOMIN

François [Nice] 1873.

GILLI

Présence attestée depuis 1477 et continue jusqu'en fin XVIIIe, mais ne figurent pas sur le recensement de l'an IX. Le dernier acte trouvé est le décès de Pierre Antoine le 07.04.1794. Des naissances au XIXe ainsi que des mariages de GILLI d'Utelle.

GUIGO

Antoine[6] [Utelle] 1654. Habitaient, en 1800, au village.

INGIGLIARDI

Bartholomé [Saint-Martin-Vésubie], 1660. Semble être le fondateur de la famille.

Jean Baptiste

? 20.10.1824. Il habitait, en 1800, au village.

ISNARD

Présence attestée en 1271 et au XVe.

La famille s'est éteinte à Lantosque avant 1635.

ISOARD

Présence attestée depuis 1271.

Pierre Antoine

? 07.05.1733.

LANS

Présence attestée depuis 1459. Habitaient, en 1800, au Seuil et à Pélasque.

Baptiste ? 27.12.1902.


 

[1] Archives Historiques du Diocèse de Nice (A.H.D.N .), registres d'état des âmes, "Registrum Animarum",  d'Utelle de 1680 à 1750.

[2] Sur l'origine du nom, voici une note curieuse relevée dans l'ouvrage de CAIS de PIERLAS et G. SAIGE, Chartrier …, op. cit., page159 : "un Marinus de Laude dont nous avons trouvé le nom aussi écrit de Lo, de Alo et finalement Dallo, possédait, à la moitié du XIVe siècle, des tanneries à Nice […]. Nous avons de fortes raisons pour croire que cette famille ne faisait qu'une avec celle de Tournefort, et qu'elle tirait ce nom de Loda près de Lantosque, un des fiefs de la famille de Tournefort".

[3] A.H.D.N., registres d'état des âmes, "Registrum Animarum",  d'Utelle de 1680 à 1750.

[4] A.D.A.M., registre des naissances 1635-1679, p. 9.

[5] Ibid., p. 1.

[6] Ce Guigo d'Utelle est-il descendant des seigneurs de Roquefort puis d'Avignonet au XIe siècle, puis coseigneurs de Carros, Toudon, Caynée, Malaussène, Bonson, Revest, Saint-Paul-de-Vence au XIIIe siècle ? (CAIS de PIERLAS, La ville de Nice …, op. cit., p. 234).

[7] A.D.A.M., registre des naissances 1679-1790, fol. 287 ; registre de 1809, fol. 14v.

 

LAURENTI

François [Belvédère] 1637. Mais il est fort possible que la présence de la famille soit plus ancienne. Elle n'est pas recensée en l'an IX alors que sa présence est attestée en 1790 et 1809[1]. En 1809 la famille résidait aux Clapières.

LEA

Présence attestée depuis 1635[2], mais peut être antérieure à 1459 si LAY peut être considéré comme la forme antérieure à LEO (employée jusqu'en 1670) puis LEA.
En 1800, ils habitaient au village, la Villette, Terron et Saint-Georges.

MAGNETTI

Jean Bartholomé [Italie, Locana], 1779.

MALAUSSENA

Présence attestée depuis 1636[3], la famille s'éteint avec Jean Baptiste ? 14.12.1776. Dès 1801, une nouvelle famille MALAUSSENA, venant du Cros-d'Utelle, s'est installée à Lantosque.

MARTEL

Présence attestée depuis 1477. Habitaient, en 1800, au village, Villar et Terron.

MARTIN

Présence attestée depuis 1638[4]. Habitait, en 1800, au village.

Marie ? 04.06.1814

MASSIERA

Présence attestée depuis 1635. Habitaient au village en 1800.

MATHEUDI

Jean [St-Martin-Vésubie] 1658. Habitaient, en 1800, au village.

Marie Françoise Paule

? 11.floréal.13.

MAUREL

Présence attestée en 1271 et non au XVe. Mariage d'Antoine [Utelle], en 1664, suivi de plusieurs autres, un des époux venant aussi d'Utelle. Habitaient, en 1800, à la Condamine.

MAURIN

Présence attestée depuis 1252[5]. Habitaient, en 1800 au village et surtout à Saint-Colomban.

MILLO

Présence attestée depuis 1454 et peut être depuis 1271 si on accepte, comme ancêtre, le nom AMILLON. Habitaient, en 1800, au village, Riofray, Combes, Planca, Pélasque et Saint-Colomban.

MOISSIN

Présence attestée depuis 1271. En 1800, habitaient au village.

MOSCHET

Etienne [Moulinet] 1799. Il habitait, en 1800, à Loda.

NICOLAO

Présence attestée depuis 1635[6]. Habitaient au village et Riofray.

OLIVARI

Jean Antoine [Utelle] 1664. Présence discontinue sur le territoire de la commune[7].

OTTO

Présence attestée depuis 1454. Les différents composés, OTTO BRUC, OTTO BRONDE, OTTO GALIN … existaient déjà dans la première moitié du XVIIe. En 1800, les OTTO habitaient au village, Terron, Pélasque, Loda, les OTTO BRONDE au Terron, Villette, Palivol, St-Georges et Jonquier, les OTTO BRUC au village, Combes, Villar, Clapières, Villette et surtout Riofray, les OTTO GALIN au village, les OTTO LOYAS au village, Riofray, Combes, Clapières, Seuil, Terron, Sarsa et Pélasque, les OTTO OLIVARI à Camp-Long et les OTTO PLOROS au village et Villette.

PASQUIER

Louis [Utelle] 1650. Pas d'homme âgé de 12 ans ou plus recensé en 1800.

PASSERON

Présence attestée depuis 1459. Les différents composés, PASSERON ROS, PASSERON GALIN, PASSERON GRAGLIER … existaient déjà dans la première moitié du XVIIe. En 1800, les PASSERON habitaient au village, Riofray, Combes, Salette, St-Georges, Balmas, Condamines, Camp-Long, St-Colomban, les PASSERON MARISO à Riofray, les PASSERON MOTTON à Balmas et Saint-Colomban, les PASSERON ROUX au village et aux Combes et les PASSERON SCASSA à Saint-Colomban.


 

[1] A.D.A.M., registre des naissances 1679-1790, fol. 287 ; registre de 1809, fol. 14v.

[2] A.D.A.M., registre des naissances 1635-1679, p. 6.

[3] Ibid., p. 14.

[4] Je ne sais si cette famille était liée aux Martini d'Utelle dont un des membres, Jacques devint propriétaire d'une portion du fief de Châteauneuf au XVIème siècle (MARTEL J.B. Histoire de Châteauneuf-Villevieille, Nice 1928, p. 218).

[5] Gaufridus MAURAN est un des représentants du village lors de l'enquête de 1252 (BARATIER E. Enquêtes sur les droits et revenus de Charles Ier d'Anjou, Paris 1969, p. 249).

[6] A.D.A.M., registre des naissances 1635-1679, p. 5.

[7] De nombreuses familles OLIVARI vivaient à Utelle. En 1750 j'en ai dénombré 4 au village, 2 au Castel, 8 à Figaret, 1 à la Rivière, 1 au Colombier. Leur présence est très ancienne et plusieurs de leurs membres ont eu une fonction importante : par exemple, en 1388, Guillaume OLIVARI était l’un des ambassadeurs d'Utelle auprès du comte Amédée VII, lors de la dédition (CAIS de PIERLAS E. La ville de Nice … op. cit., p. 41). Sont-ils les descendants des seigneurs de Bonson, Revest et Tourrette au XIIIe siècle (ibid. p. 235) ?

 

PILLA

Présence attestée depuis 1644[1] et peut être depuis 1477 si on accepte l'évolution de PILOSO en PILLA. Habitaient à Pélasque en 1800.

PUONS

Baptiste, venu vers 1765. La présence dans la commune ne semble pas continue. Habitaient au village en 1800.

RAIBAUT

Dominique [?] vers 1719. Habitent, en 1800, au village et Saint-Colomban.

ROUBAUDI

Il ne semble pas qu'il y ait eu d'implantation stable de familles ROUBAUDI, mais plutôt des présences passagères, la proximité de Figaret d'Utelle qui abritait plusieurs familles, expliquant le fait. En 1800 ne sont cités que deux ROUBAUDI qui vivaient en qualité de domestiques à la Villette.

RIVA

Romano Gioacchino [Italie, Vione] 1900.

ROBINI

Présence attestée depuis 1271. Habitaient, en 1800, au village et à Saint-Colomban.

ROMAN

Bartholomé [Bendéjun] 1697. Habitaient, en 1800, au village.

ROS

Présence attestée depuis 1635[2]. Cette forme disparaît dans le courant XIXe au profit de la forme composé ROS GIUSTO. En 1800, un ROUX habitait à la Planca.

ROUX GIUSTO

C'est vers la fin du XVIIe que le composé est apparu sous la forme ROS JUSTO, se détachant de ROS. Plusieurs familles résidaient aux Clapières en 1800.

ROSTAGNI

Présence attestée depuis 1637[3]. Habitaient, en 1800, au Seuil.

Marguerite

? 31.08.1823.

SEITRE

André Honoré [Peillon] 1899.

SEREN

Présence attestée depuis 1252[4].

Marie Lucrèce

? 24.02.1769.

SERRE

Présence attestée depuis 1271. Habitaient au village en 1800.

Gioanni Tommaso

? 30.01.1858.

SICARD

Présence attestée depuis 1454.

Une famille habitait au village en 1800.

Ludovique

? 16.07.1879.

SIGAUD

Présence attestée depuis 1271.

Vers le milieu du XVIIe[5].

SOLARI

Présence attestée depuis 1477.

Charles André

? 23.08.1686.

STEVE

Présence attestée depuis 1477. Habitaient, en 1800, au village, Seuil, Castellar et Condamine.

THAON

Présence attestée depuis 1454[6].

Habitaient, en 1800, au village, Clapières, Seuil, Terron, St Georges, Pical, Pélasque, Balmas, Saint-Colomban, Loda.

TORRIN

Présence attestée depuis 1454[7].

Habitaient, en 1800, au village, Sarsa, Pélasque, Castelar.

VENTRESCA

Dominique [Italie, Introdacqua] 1866.

VILLETTA

Jean [La Tour] 1640.

Baptiste ? 28.12.1762.


 

[1] A.D.A.M., registre des naissances 1635-1679, p. 72.

[2] Ibid., p. 6.

[3] Ibid., p. 19.

[4] Gillelmus Serenus est un des représentants du castrum de Loda lors de l'enquête de 1252 (BARATIER E. Enquêtes …, op. cit., p. 249). Jourdan Serena, en 1271, était coseigneur de Loda (CAIS de PIERLAS E. La ville de Nice …, op. cit., p. 236).

[5] La seule trace trouvée est le mariage du 01.05.1635 d'une (X) SIGAUD avec Claude SOLARI. Le registre des décès de cette période, a disparu.

[6] Un descendant de cette famille, Pierre, épousa, en 1655, Camille Michelotti héritière d'une portion des fiefs de Rével et Saint-André, et donna naissance à l'illustre famille des Thaon de Revel, seigneurs de Châteauneuf.

[7] Une branche de cette famille fut, au XVIIIe siècle, investie du fief de Fogassiéras, puis d'une partie du fief de Châteauneuf.

 

On ne peut étudier les familles de Lantosque sans évoquer la famille TOURNEFORT qui possédait, aux XIIIème et XIVème siècles, des fiefs à Lantosque, Loda, L-Bollène et Saint-Martin-Vésubie et qui s'était établie principalement à Lantosque[1]. Le premier personnage connu est le chevalier Pierre de TORNAFORTI cité dès 1251 puis la famille disparaît vers la fin du XVIème siècle après avoir connu des fortunes diverses, Cais de Pierlas indiquant que le dernier représentant mâle, André TOURNEFORT de Lantosque quitte la région vers 1576.

 

La famille atteignit son apogée vers le milieu du XIVème siècle avec Jean de Tournefort, originaire de Lantosque (1349-1400), qui fut moine de Saint-Pons, prieur de Sainte-Dévote de Monaco, abbé de Saint-Pons de 1362 à 1365, abbé de Lérins jusqu'en 1399, et qui fut nommé en 1382 évêque de Nice par le pape Clément VII. Il eu à gérer la difficile période de 1382, date de la mort de la reine Jeanne Ire au château de Muro dans les Apennins, à 1388, date de la dédition de Nice à Amédée VII, comte de Savoie[2].

 

En guise de conclusion …

La population de Lantosque, au cours de son histoire, bien loin de rester figée, a connu des évolutions importantes. L'étude des patronymes nous permet d'appréhender son ampleur : véritable bouleversement entre le XIIIème et le XVème siècle, caractéristique d'un profond renouvellement de sa composition avec la disparition de beaucoup des noms composants le corps primitif, puis évolution plus régulière ensuite avec quelques disparitions de familles compensées par un afflux constant d'étrangers au village.

 

De vieilles familles, résidantes depuis le XIIIème siècle, ont quitté la commune depuis bien longtemps comme les BALPO, ISNARD, ISOARD, SEREN, SERRE et SIGAUD, d'autres sont toujours présentes comme les CIAIS, FARAUT, MAUREL, MAURIN, MOISSIN et ROBINI. Beaucoup d'autres se sont établies dans le cadre du renouvellement des XIVème-XVème siècles, les AUDA, BUFFON, CRISTINI, DRAGON, MARTEL, MILLO, OTTO, PASSERON, STEVE, THAON et TORRIN.

Une source importante d'enrichissement du patrimoine patronymique fut l'arrivée des « étrangers », venus des villages voisins, mais aussi de territoires lointains comme ceux qui composent l'Italie contemporaine. Et comment qualifier ces enfants « de l'assistance », étrangers par leur lieu de naissance mais qui avaient passé le plus clair de leur jeunesse au village et qui y fondaient une nouvelle lignée.

 

[1] J.-P. BOYER a consacré plusieurs pages à l'histoire de cette famille (la Vésubie…, op. cit., pp. 368-371 et notes  pp. 403-405) ; de même, CAIS de PIERLAS (La ville de Nice … op. cit., p. 237).

[2] HILDESHEIMER E., Histoire des diocèses de France, Nice et Monaco, Paris 1984, pp. 44-46.


Saint-Martin-Vésubie


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