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JOSEPH Sylvain

« Sur la piste du Dragon…

A la recherche du Chevalier Truchi »

  

«Li es una louòna en lou Peira Cava qu’i dison lou Gourc dar Dragoun. Era un dei mis bis avous, un TRUCHI que s’era apiatà en aval dintre, en temp de guerra. Era sourdà e s’es sauvà. Es acò qu’i dison lou Gourc dar Dragoun. Aquel gourc devina souta la crous dar Chuquet ».

(« Il y a une laune dans le [vallon de] Peïra Cava qu’on appelle le Gouffre du Dragon. C’était un de mes ancêtres, un TRUCHI, qui s’était caché en bas dedans en temps de guerre. Il était soldat et a eu la vie sauve. C’est pour ça qu’on l’appelle le Gouffre du Dragon. Ce gouffre est situé sous la croix du Chuquet ». Récit de Jean Doya, dit Luc[1]).

 

                Lorsque l’inscription du monument dit « la Crous dar Chuquet », aux alentours du chemin qui va de Moulinet à Saint-Michel, monument consistant en un « pilon » de 2 m 50 de haut, surmonté d’une croix, élevé en ex-voto de la part du Chevalier TRUCHI :

 

DALL’ ANIME PURGANTI

GRAZIA RICEVTA 1799

19 GIUGNO

CAV. P. TRUCHI

 

 – remise au jour par Pascal Diana et ayant fait l’objet d’un moulage par les soins de Michel Pallanca – a été présentée au public, en septembre 2003, j’ai été amené à poser – à me poser, surtout – un certain nombre de questions :

-          à quel événement fait donc allusion la date de l’ex-voto, 19 juin 1799 ? Car enfin, il n’y a plus en ces lieux de faits de guerre à cette époque. Alors, des faits « de barbétisme » ? Ou tout autre chose ?

-          Le « Cav. P. TRUCHI » de la dédicace peut-il vraiment être le « Dragon » mentionné par la tradition orale moulinoise ?

-          Le fait que l’inscription soit en italien laisse penser qu’elle est postérieure à 1814.

-          Le « Cav. P. TRUCHI » du monument est-il le même que celui dont le portrait, après avoir longtemps orné la sacristie de l’église paroissiale, est maintenant conservé dans les collections du musée de la chapelle Saint-Antoine ?

La principale information sur ce dernier (?) personnage provient d’une notice publiée jadis dans l’Indicateur de Nice et des Alpes-Maritimes (dès 1902), dont la source me demeure inconnue, et sans cesse reprise quasi-textuellement depuis lors :

[Moulinet est la] « patrie du bienfaiteur chevalier TRUCHI, attaché à la cour royale de Piémont, décédé à Vénaria-Réale en 1837 »…

Partant de cette seule donnée biographique, et tablant sur le fait que l’ex-voto de la Crous dar Chuquet invoque les « âmes du Purgatoire », j’ai cherché dans les inventaires des Archives historiques du diocèse de Nice si l’on trouvait trace de ces libéralités… Rien avant 1860, mais dans le fonds postérieur à l’annexion à la France, la liasse 3 L 1 est dite contenir un « testament TRUCHI à Venaria Reale (Italie) pour l’église de Moulinet, 7 mai 1864».

 

La coïncidence des lieux et du nom incitait à y regarder de plus près, bien que l’intervalle de temps entre la date alléguée du décès, 1837, et celle donnée par l’inventaire, 1864, ait eu de quoi laisser sceptique !

En fait, le document daté du 7 mai 1864 n’est pas le testament du Chevalier, mais une correspondance entre le Bureau de Bienfaisance de la commune de Moulinet et le Préfet, où l’on informe ce dernier que le Maire, président du Bureau de Bienfaisance, doit se rendre à la liquidation de la succession TRUCHI, en demandant l’autorisation de voter la dépense nécessaire à ce déplacement. On y évoque l’autorisation d’acceptation du legs, donnée « dans le temps par M. l’Intendant général », bien qu’on n’en ait pas trace dans les Archives.

Il s’agit donc d’une affaire déjà ancienne, remontant à une date antérieure à 1860, et semble-t-il, à l’époque où A. CEREGHELLI était curé de Moulinet (il est encore mentionné comme parocco en 1847, mais plus en 1856).

On y apprend tout de même un élément positif, c’est que l’extrait du testament aurait été transmis, en son temps, au Préfet. C’est donc aux Archives Départementales que les recherches sont à poursuivre…

Dans le fonds de la Préfecture[2], c’est sous la date de… 1870 qu’apparaît un legs TRUCHI s’avérant au bout du compte être bien celui qui nous intéresse, 1870 représentant la date ultime de liquidation des points en suspens. Il s’agit d’une vente de mobilier, destinée à régler certaines dépenses instituées par le testament.

 

[1] in PALLANCA M. « La période révolutionnaire dans la tradition orale au Moulinet… », Pays Vésubien, n° 3, 2002, p. 21

[2] A.D.A.-M. 4 O 58 : dons et legs, par commune

 

Y figure bien le P.V. d’ouverture, le 15 août 1837, du testament de Pierre TRUCHI, feu Jean [-Baptiste], chevalier, capitaine [de cavalerie], natif de Moulinet, arrondissement de Nice-Maritime, décédé le 25 juillet 1837, testament qui institue sa veuve, Pauline [Paolina] BRUERA usufruitière des biens légués à la Paroisse de Moulinet jusqu’à son décès, survenu en novembre 1863.

L’extrait du testament y-annexé (« Tenor della schedula testamentaria ») mentionne bien, dans son article 5, le legs d’une somme de £ 200, «  à employer, sur les terres de Moulinet, dans le site appelé ‘Ciuchet’, à la construction d’une petite chapelle ou d’un pilon avec la représentation des Âmes du Purgatoire et l’inscription ci-dessous :

« Guerra ricevuta nell’ anno 1799. li dicianove giugno »

Mais nous resterons sur notre faim quant aux motivations de cet ex-voto, que nous ne pouvons que rapporter à la tradition familiale…

 

                Dans le point 19 de son testament, le Chevalier lègue entre autres choses à son cousin, Dominique TRUCHI, « [il] diploma e patenti da Cavaliere per essere presso di lui pendente la sua vita, ed essere trasmesse indi in perpetuo al più prossimo parente… »

Il nous reste à espérer que ces documents ont heureusement survécu aux épreuves du temps, et souhaiter que leur détenteur actuel veuille bien en donner connaissance, afin d’apporter une réponse – ou un élément de réponse – à cette question d’histoire moulinoise…

Quant au portrait, c’est bien, semble-t-il, celui-là même du Chevalier, mentionné à l’article 4 du testament :

« Lascio alla sacrestia di Molinetto cinque quadri con cornice dorata rappresentanti li ritrati del Rè Carlo Emanuele, del Rè Vittorio Emanuele, della venerabile Regina Maria Clotilde, e del Rè Carlo Alberto, felicemente regnante, ed il mio ritrato, oltre a quello del Pontefice San Pio VI, di cui fo particolar dono al Parocco del detto luogo di Molinetto all’epoca del decesso dell’infranominata usufrutuaria perchè sia conservato nella casa parocchiale ».

« Je laisse à la sacristie de Moulinet cinq tableaux avec cadres dorés, représentant les portraits du roi Charles-Emmanuel, du roi Victor-Emmanuel, de la vénérable reine Marie-Clotilde, et du roi Charles-Albert heureusement régnant, et mon portrait, en plus de celui du pape Saint Pie VI, dont je fais don spécialement au curé dudit lieu de Moulinet (…) pour qu’il soit conservé au presbytère ».

 

Un détail du tableau, toutefois, est troublant : le personnage tient dans la main droite, d’un geste d’ailleurs assez peu naturel, une enveloppe avec l’adresse « Monsieur/Dominique TRUCHI/Sospello per/Molinetto ». Il s’agirait donc du légataire de l’œuvre, c’est-à-dire de ce cousin qui représentait la seule postérité terrestre du Chevalier, et qui aurait alors été le sacristain de la paroissiale de Moulinet…

 


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