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3 MAI 2008 On avait dit 14 heures, ce fut 14 heures ! Ils étaient (je ne dis pas "Nous étions", car le narrateur est arrivé, honte à lui, à 14h04, et déjà la foule se pressait autour d'Éric, notre Président-Conférencier), ils étaient donc déjà presque quarante, auxquels il faut ajouter une dizaine de retardataires ; environ cinquante participants, assistance record. Et je ne crois pas qu'un seul ait regretté le déplacement, même si la forme de la visite en a surpris certains.
C'est que de Roquebillière nouveau, où nous étions devant la Mairie, il y a peu à dire sur le plan architectural et patrimonial, hors l'événement urbanistique qu'a constitué cette construction ex-nihilo, à partir de terres agricoles, suite à la catastrophe de novembre 1926. Éric nous montre une photo, je me permets d'en ajouter une autre, certes moins belle mais complémentaire.
Après quelques pas dans Roquebillière nouveau village, où l'on repère tel chaînage de mur, tel encadrement de porte qui renvoient à des échos architecturaux de l'ancien village (confère l'essai d'implantation des nouvelles maisons sur le plan de l'ancien village, en respectant l'alignement horizontal suivant les courbes de niveau), on reprend la voiture et nous voilà partis à la rencontre des temps anciens.
Le but, c'est le plateau de Villa Vielh, très au-dessus du village, au-dessus de la vallée, au-dessus de Belvédère, au-dessus de la Bollène, là où la vue porte au loin, face à ce qui fut le château seigneurial des Grimaldi de Beuil, du temps où ceux-ci prétendaient commander la vallée ; en contrebas, vers l'amont, le site fortifié du Caïre del Mels, où l'on distingue parfaitement de là où nous sommes la muraille qui barre l'éperon.
Il y a quelque chose de magique dans ce plateau, épaulement glaciaire improbable sur cette pente raide ; les chèvres nous y accueillent à notre arrivée, marque d'une mise en valeur toujours actuelle. Éric détricote pour nous l'histoire de la première implantation humaine sur ce territoire de Roquebillière, dont la caractéristique aura toujours été, jusqu'à nos jours, l'éclatement de l'espace habité. L'entrée de la "ville", les maisons, la source, l'espace des champs, tout prend vie et s'anime.
Dernier regard en bordure du plateau, regard vers la vallée grande ouverte, sur les espaces agricoles, sur les lieux d'habitat au carrefour des communes (Gordolon, la Gordolasque…) et l'on amorce la redescente.
Rendez-vous devant l'église "des Templiers", rive droite, au débouché du pont qui la reliait au village ancien. Les circonstances font que nous ne pouvons la visiter. Vu son importance, le groupe se scinde en deux, une partie visitant le moulin pendant que l'autre regarde l'extérieur de l'église et, du haut de la passerelle, suit le trajet de l'eau et l'alignement des moulins et autres établissements industriels. Puis on alterne.
Du moulin communal, toujours en exercice (ne venez pas parler à des Roquebillérois de polenta dont la farine viendrait d'un autre moulin que celui-ci ! ), on retiendra la gentillesse et le soin d'explication de notre guide bénévole, l'aménagement soigné et même recherché du local avec ses vieux outils, le souci du moment (il viendra bien un jour) où il faudra soulever les meules pour les nettoyer ou les changer…
De l'extérieur de l'église, on retiendra qu'Éric nous laisse nous faire une religion (sans jeu de mots) sur la nature des croix sculptées au linteau des deux portes (templières ? hospitalières ? autres ? nous n'en saurons pas plus… Mais ici comme ailleurs, la légende peut-elle être dissociée de l'histoire ?). Au bout du pont, la chapelle des Pénitents Blancs porte fièrement, sur un clocher bien délabré, son bulbe vernissé ; origine génoise ? orientale ? Il y a toujours tant à découvrir encore, même après une après-midi aussi remplie que celle-ci. J'allais oublier ; tout le monde se retrouve à la mairie pour un rafraîchissement amical offert par la Municipalité (5340). Qu'on se le dise : il fait bon être membre de l'AMONT, voisin ou apparenté, simple visiteur ; les villages des vallées se mettent en quatre pour nous
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