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13 AVRIL 2008
Deuxième visite du programme VILLAGES DE L'AMONT, cette fois-ci dans la vallée de la Bévera, à Moulinet. Le rendez-vous était à 10 heures devant la Mairie, avec une annexe rando'historique prévue pour les courageux à partir de 14 heures.
Belle assistance, une petite trentaine de participants, dont un bon contingent d'habitants de Moulinet. L'animation est confiée à Michel PALLANCA, compagnon de l'AMONT de longue date, en trio avec Pascal DIANA et Sylvain JOSEPH ; trio, il faut le dire tout de suite, d'une redoutable efficacité.
Le point de départ est en bas du village, et le programme de la visite prévoit de monter afin de mieux en comprendre l'architecture et les articulations. On commence donc par découvrir les aménagements du XIXème et du début XXème, avec le majestueux Hôtel de Ville, les hôtels à proximité et le grand boulevard rectiligne tracé à travers champs ("Élysées" ?) pour soutenir et accueillir la villégiature. On remarque déjà – et on remarquera tout au long de la visite – les balcons ouvragés, avec les initiales du propriétaire et la date de construction.
Pittoresque montée à travers ruelles et placettes, en rejoignant l'arrivée de l'eau et en suivant son trajet, en repérant les réservoirs et les dérivations qui alimentaient les moulins. Le premier de ceux-ci, qui actionnait le martinet, est l'occasion pour Frère Michel d'instruire la foule recueillie.
L'eau, et les chemins qu'elle suivait, est la grande affaire du village, base à la fois d'une petite industrie et d'un système agro-pastoral de mise en valeur du finage très bien expliqué par notre trio savant. Suivre l'eau permet aussi de repérer quelques façades qui furent belles, deux linteaux d'un temps de prospérité.
Halte sur l'espace dégagé par la destruction du quartier endommagé par le bombardement de 45, visite passionnante dans le petit musée aménagé dans l'ancienne chapelle des pénitents (y voir plusieurs choses : un moulage d'inscription et un tableau d'un dénommé Truchi dont on reparlera, abondance de superbes reproductions d'anciennes cartes postales - notamment celles qui portent la mention "Mieux que la Suisse" ! Les Saint-Martinois grincent des dents…, outils et objets d'un temps révolu), surplomb de l'ancienne usine électrique en bout du chemin de l'eau, il est temps de déjeuner.
L'on se retrouve à 14 heures 30 pour gravir la hauteur face au village qui portait la chapelle Saint-Michel ; certains sont retournés chez eux, d'autres sont arrivés, le groupe compte toujours une trentaine de membres.
Le temps, superbe le matin, menaçant sérieusement de se gâter, on pourrait croire que la visite de l'après-midi est expédiée ; que nenni ! C'est que nous avons droit à un modèle de ce que l'on appelle la "microstoria" (micro-histoire), où à partir du monument dit de la Croix du Chuquet (qui porte l'inscription dont le moulage est au musée et qui est relative au chevalier Truchi) Pascal et Sylvain nous font revivre toute la période révolutionnaire, les Barbets, l'Empire et la restauration sarde ! On s'attend à voir Masséna sortir de derrière les arbres, aidant ses hommes à porter les canons, comme au Brec d'Utelle ! Du grand art !
Le panorama permet de bien comprendre la complémentarité des terroirs dans l'ancien système de mise en valeur (y compris les glacières), mais l'orage approchant renvoie la bataille de l'Authion à des jours meilleurs.
La descente est rapide, les premières gouttes de pluie attendent que les rescapés aient atteint la Mairie où en dessert de cette copieuse journée Michel présente le magnifique plan cadastral de 1806. |
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