|
26 AVRIL 2008 Après la Roya (La Brigue), après la Bévéra (Moulinet), après la Tinée (Ilonse), c'est la Vésubie qui accueille la quatrième visite du programme 2008. La belle s'est fait attendre, en témoigne la foule de ses soupirants : plus de 40 personnes (il se dit que certaines viennent de Nice ! ) se retrouvent à 14 heures autour d'Alain OTHO, promu, l'espace d'un après-midi, guide-conférencier de l'AMONT ; une corde de plus à son arc, déjà bien fourni.
La place de la Mairie, suffisamment vaste et suffisamment en pente pour que tout le monde fasse cercle et que l'orateur domine son auditoire, permet à la foule d'entendre Alain retracer à grands traits l'histoire du village, véritable "porte d'entrée" à la sortie des gorges vers la Haute-Vésubie (et comme telle, "sas" dans les échanges) ; d'où le rôle des chemins, notamment muletiers, que l'on verra plus tard.
La visite commence par la chapelle des pénitents Noirs, juste au-dessus de la place.
Puis la rude montée à travers le village, en passant devant les restes de la porte fortifiée, permet de voir de-ci de-là quelque élément décoratif, un reposoir, un linteau de bois, une belle façade mal dégagée du crépi qui la recouvre. Et l'on parvient ainsi à l'église Saint-Pons dont tout le monde connaît au moins la silhouette, au point absolument culminant du village. Beau et riche mobilier, fresques intéressantes, même si l'ensemble mériterait une vraie rénovation. Deux éléments exceptionnels (aux yeux du narrateur) : l'autel du Rosaire, sous un dais, avec sa frise de tableautins retraçant les 15 mystères (Joie, Douleur, Consécration) de la vie du Christ, et l'autel de saint Pons et saint Sulpice, avec deux superbes portes peintes (on remarquera que Sulpice, dont les reliques ont été données à Lantosque par le Pape, signe du pouvoir d'intervention des élites locales de l'époque, porte l'étendard de Savoie…). Sur le parvis de l'église, le monument aux morts, qui témoigne, comme dans tous les villages de France, de la saignée de la guerre de 14-18, et qui permet aussi de voir, "en négatif", l'importance de la population de Lantosque au début du XXème siècle ; une plaque, à côté, rappelle un épisode douloureux de la Libération de la Vallée, en 1944. Du parvis de l'église, on grimpe quelques marches et la vue s'ouvre vers l'amont de la vallée, le Rivet au premier plan avec l'ancienne route, le relais de diligence et les hôtels, la rivière, le pont du tramway qu'emprunte aujourd'hui la grand route, Belvédère au fond ; à nos pieds, l'entaille verticale de la rivière est enjambée par la passerelle et le pont de singe de la Via Ferrata, que notre orateur nous promet comme lieu de notre prochaine visite lantosquoise (enfin, presque…) Descente à partir de là sur l'autre face du rocher, halte sur une placette paisible où un couple prend le café ! notre arrivée massive et bruyante les trouble un instant, puis le temps immobile reprend son cours… C'est vers l'aval que l'on se tourne maintenant, ce qui permet à Alain de compléter à la fois ce qu'il vient de dire un peu plus haut sur les routes et les ponts, et en même temps de faire écho au double exposé qu'il avait présenté l'an passé aux Samedis de l'Amont sur les routes et les chemins. C'est qu'on voit particulièrement bien d'ici l'arrivée des différents chemins (de Loda, de la vallée, du Figaret et d'Utelle), chemins muletiers qui convergeaient vers la chapelle Sainte Claire avant d'atteindre le village ; c'est pour le tramway que l'on a creusé le tunnel sous la chapelle, qu'emprunte aujourd'hui la grand route (tunnel à l'entrée, pont à la sortie, c'est bien au tramway que Lantosque doit sa desserte routière actuelle, qui a collatéralement marginalisé le Rivet). Halte au-dessus du superbe pont muletier qui enjambe le Riou et sa véritable gorge, creusée de marmites de géants, dernière péroraison d'Alain devant un auditoire toujours aussi attentif, et l'on se sépare, ravis ; jusqu'à la prochaine ! |
|
|