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La famille MARTIN

 

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Une République médiévale


au travers de l’histoire de Saint-Martin Vésubie

 E. GILLI

Diaporama

1. Vue générale du village

2. Saint Martin, partie du triptique médiéval de l’église paroissiale

3. Couverture du cadastre de 1490

4. Deux feuilles du cadastre de 1490 : famille MARTIN ? (A.D.A.-M., série E dépôt 3, CC1)

5. Budget (causati) de la Communauté de Saint-Martin, 1750, les syndics Ludovic MARTIN et François AIRAUDI, baile Jean CAGNOLI (A.D.A.-M., série E dépôt 3, CC6)

6. Consigne des personnes et des bestiaux, 1718 (A.D.A.-M., série E dépôt 3, CC5)

7. Descriptif d’un patrimoine du cadastre de 1760 (A.D.A.-M., série E dépôt 3, CC3)

8. Répartition de 1.000 charges de foin entre les propriétaires du village pour être conduit à l’Escarène, 1745 (A.D.A.-M., série E dépôt 3, CC5)

9. Rôle de la taille, 1770 (A.D.A.-M., série E dépôt 3, CC5)

10. Patrimoine des familles MARTIN selon les quartiers (plan cadastral « Napoléonien »)

11. Répartition et composition des propriétés MARTIN (sections E et F du cadastre « Napoléonien »)

12. Un exemple, au-dessus du pont (actuelle)

13. Un deuxième exemple, au-dessus de la chapelle Saints-Roch & Sébastien

14. L’habitat des familles MARTIN d’après le cadastre « Napoléonien »

15. Rue Sainte-Anne

16. Ancienne rue de la Frairie

17. Rue du Terras

18. Rue du Plan

19. Rue du Docteur CAGNOLI (alla Cima del Villa)

20. 14, rue du Four – voir la photo du Musée

21. Rue du Four

22. Généalogie Titelo

23. Généalogie Pocin

 

1. Vue générale

C’est dans le cadre de mes recherches de doctorat que je me suis intéressé aux familles de Saint-Martin, mais c’est à la demande de M. le Maire et de M. Henri GIUGE que j’ai plus particulièrement porté mon attention sur la famille MARTIN de notre village, rassemblant depuis plusieurs mois des informations la concernant. Mon sujet de recherche est orienté par une série de questionnements, de problématiques, que l’on nomme habituellement Microstoria, ou micro-histoire. Son but est de reconstituer une série de trâmes familiales, pour, comme on le dit généralement, « faire de l’histoire au ras du sol ». C’est ce que font les meilleurs généalogistes amateurs, très souvent sans le savoir, mais ils ne s’intéressent très souvent qu’à leur propre famille. De plus, la profondeur historique que nous apportons, ainsi que les informations de l’histoire comparative, nous permet de replacer ces cas individuels dans un environnement plus large, replaçant notre propre histoire dans un cadre de civilisation.

 2. Saint-Martin (visage de Ludovic BREA, corps de son école)

              Les études généalogiques sont aujourd’hui à la mode. De nombreuses associations rassemblent les passionnés et leurs offrent une formation technique, ainsi que l’entraide nécessaire à ces longues recherches. Qui n’a pas été contacté par les publications de Salte Lake City, ou attiré par une publicité proposant de retracer l’histoire de sa famille. Il est rare que nous y trouvions celle concernant notre véritable généalogie. Le minitel lui-même nous propose de localiser les noms de familles sur l’ensemble de notre territoire national (et bientôt en Europe). L’objet de cette communication est de présenter un état de recherches sur la famille MARTIN de notre village, une recherche identitaire qui nous est facilitée. Parmi les anthroponymes connus à Saint-Martin, cette famille est numériquement l’une des plus importante, sinon l’une des plus ancienne. Quelques recueils d’archives me permettrons de vous proposer une série d’éclairages sur cette famille au travers de l’histoire de notre village.

              L’état actuel de mes recherches documentaires fait apparaître notre famille dès le XVIème siècle [1]. L’année 1517 semblait être, pour le Docteur Paschetta la première apparition de cet anthroponyme dans nos archives

3. Couverture parchemin du cadastre de 1490

 Je vous propose le recueil des notes d’archives qui m’ont permis d’élaborer cette communication.

4. Deux feuilles (à droite MARTIN ?)

Nous savons par ailleurs que cette famille est déjà connue au Moyen Age, même si je n’ai pas relevé la liste des propriétaires apparaissant dans l’ancien cadastre de Saint-Martin, datant du XVème siècle [2], mais les recherches de J.-P. BOYER nous apprennent qu’il comprend quelques patrimoines fonciers des MARTIN à cette époque.

 

Nous connaissons également un document du 11 mars 1576, un arbitrage d’un procès ayant opposé Venanson et Saint-Martin, qui nous présente le Parlement de notre village faisant la paix avec son voisin, sous l’égide du prince, Emmanuel Philibert. 5 chefs de familles participent à cette réunion de paix de la plus haute importance :

    

 

     MARTIN Antoine de fù Jean

     MARTIN Honoré

     MARTIN Jacob (Jacques) de fù Jean

     MARTIN Jacques

     MARTIN Jacques de fù Jacques

 

              L’année suivante, la communauté de Saint-Martin, par un acte officiel, se reconnaît dépendante de l’autorité du Comte de Savoie. Le 19 novembre 1577, parmi les membres signataires se retrouve, encore un MARTIN, Honoré, déjà présent lors de l’acte précédent.

 

Lors de la guerre de Trente Ans (1618 défenestrations de Prague -1648 traité de Wesphalie), le duché de Savoie, après avoir pris part à une alliance française, connut une période de régence (à partir de 1638) durant laquelle un retournement des alliances plongea nos états dans la guerre contre nos voisins gallicans. Turin fut prise par les Français en 1638, et la résistance s’organisa dans notre seul comté, dernière retraite du jeune comte. Des levées de troupes s’effectuaient régulièrement. La liste des hommes aptes à porter les armes, de 18 à 69 ans, nous est parvenue [3] : nous y retrouvons 7 mentions de la famille MARTIN :

 

 

MARTIN  Baptiste

MARTIN Jean fù Ciprien

MARTIN  Ludovic, frère

MARTIN Antoine

MARTIN Claude

MARTIN Barthélémy, frère

MARTIN Jean de Giachez

 

 

Ce document ne nous propose pourtant pas un état complet des hommes de la famille, car il est certain qu’un certain nombre d’individus échappent à cette « statistique ». La critique interne et l’étude comparative des dépôts d’archives des communes de la vallée nous permettent de l’affirmer. Déjà, en 1618, faisant suite à la dernière invasion française, le Capitaine De GUBERNATIS, chargé de recenser les hommes aptes de la milice communale est accusé par les communautés de Roquebillière et de Lantosque de surimposer ces communautés, comparativement à celle de notre village [4].

 

            Les archives locales ne nous permettent pas d’aller plus avant dans l’étude du début de l’Epoque Moderne. Heureusement pour nous, nous avons conservé un bon nombre de documents du XVIIIème siècle.

Avec l’affirmation de l’Etat Sarde se développe une véritable administration, qui perfectionne ses techniques en affinant son caractère fiscal. C’est la fin des quelques privilèges « médiévaux » qui pouvaient encore subsister. Il s’agit ici de l’explication de la tentative d’inféodation de notre village à la fin du XVIIème siècle, qui échoue pour nous mais réussit ailleurs (il y a désormais un comte à Venanson, Valdeblore, Roquebillière, Lantosque…).

5. Causati ou budget de la Communauté « LE SYNDIC LUDOVIC MARTIN et François AIRAUDI, baile Jean CAGNOLI

Les dettes des communautés, causées par l’endettement de guerre, étaient trop fortes. Le souverain proposait le rachat de la dette par ceux qui pouvaient en avoir les moyens, une certaine aristocratie d’Etat, enrichie. C’est alors la seule à disposer d’une masse numéraire suffisante. Saint-Martin, grâce à une série d’avances et d’emprunts contractés auprès de la notabilité locale, ou par son intermédiaire, évita cette disgrâce. Les familles RAIBERTI et CAGNOLI assurèrent l’essentiel de ces prêts.

 

Ces « progrès » nous permettent aujourd’hui de disposer d’une masse documentaire importante pour ce siècle. Les intentions fiscales de l’Etat savoyard nous offre ainsi un ensemble de 3 livres cadastraux, ou terriers, jalonnant notre période, entre 1702 et 1760.

Un premier document, le Nuovo catastro, dressé par le notaire RAIBERTI [5], daté de 1702, nous propose une liste intéressante des chefs de familles, offrant 22 mentions de propriétaires MARTIN :

 

La liste est longue, et permet déjà d’ébaucher une série de liens familiaux, d’alliances matrimoniales. De plus, le document lui-même nous offre une vision détaillée des patrimoines de ces familles, leur localisation (les quartiers), une estimation de leur valeur réelle, et parfois leur superficie. Autant d’éléments de connaissance, permettant de retracer une part de l’environnement économique de chaque ménage.

Nous constatons également la présence de « patrimoines cléricaux ». Il s’agit d’un ensemble de biens constitués en unité par acte notarié, permettant l’entretien d’un membre de la famille destiné à entrer dans les Ordres. Nous remarquons pourtant que celui-ci est géré par le père du titulaire. Et même si après la mort de ce dernier il peut l’utiliser à sa convenance (le léguant, le vendant…), l’ensemble du patrimoine est en général rarement distrait de la globalité de la propriété paternelle. Il fait souvent retour à la famille d’origine, ne quittant pas le cercle restreint des neveux paternels, pour  être de nouveau attribué par héritage à l’un des membre de ce lignage. Il s’agit donc, pour l’essentiel, d’un gel d’une part du patrimoine paternel, destiné à l’entretien d’un fils, mais qui reste exploité par les membres de la famille, souvent un frère.

MARTIN Jean Pierre, sa veuve Françoise, tutrice de Jean Honoré, son fils

MARTIN Anne, fù Antoine Pergorj

MARTIN Gaspar, fù Jean Baptiste 

MARTIN Ludovic, sa veuve Suzanne 

MARTIN Ludovic, fù MARTIN Honoré, fù Jacques Maurizo

MARTIN Jean André, fù Jacques

MARTIN André et Pierre Antoine,  fù Joseph, frères, en indivis avec leur autre frère Jean Baptiste

MARTIN Joseph et Jean André, fù Honoré, en indivis

MARTIN Claude, fù André 

MARTIN Joseph, fù Jean et pour son frère Jean Baptiste, militaire

MARTIN Jean Honoré, d’Antoine  

MARTIN Jean Ludovic, fù Claude 

MARTIN Antoine, fù Jean 

MARTIN Marie et Catherine, fù Giachez, sœurs

MARTIN Jean André, d’Antoine 

MARTIN Michel, fù Claude 

MARTIN Jean Ludovic, fù Jean 

MARTIN D. Pierre, de Jean Ludovic,  pour son patrimoine

MARTIN Ludovic, d’Antonio 

MARTIN Jean Baptiste, Marguerite et Louise, fù André, frère et sœurs, en indivis

MARTIN François, Ludovic, Jean,  Jean Baptiste, fù Antoine, frères, et pour leurs autres frères Pierre Antoine et Jean André

 

6. Consigne des hommes et bestiaux « LE PREMIER RECENSEMENT CONNU avec un INTERET FISCAL certain »

Afin de respecter la chronologie des documents, s’intercale en 1718 (le 5 décembre) une pièce d’une grande importance : il s’agit de la « consigne de toutes les personnes et du cheptel [6] » du village. Prémisse des grands recensements du XIXème siècle, cette consigne nous donne une image complète de l’état des familles. Ayant totalement traité ce document, je n’ai eu qu’à extraire les mentions concernant notre famille :

 

Antoine     

Anne Marie

Claudine veuve d’Antoine

Jean Honoré fù Jean Pierre

Jean André fù Ludovic

Jean Baptiste Gallofre

Jeannette veuve de François

Jean Pierre fù André

Jean André fù Antoine

Jean Honoré fù Antoine

Jean André fù Jacques

Honoré fù Jacques

Ludovic Ratta

Ludovic fù Jean

Ludovic fù Antoine

Louisette veuve Jean André

Marie Catherine

Marie Marguerite

Marie Baptistine

Marie

Pierre Antoine Baptiste

Nombre de ces personnes nous sont déjà connues par le document précédent.

 

Le deuxième livre [7] dont nous disposons date de 1753. Il s’agit d’un relevé des cens dus à la commende de la Madone de Fenestre, qui possédait encore à cette époque de nombreux biens sur l’ensemble du territoire de Saint-Martin, et plus particulièrement dans sa partie méridionale.

Les particuliers exploitant ces terres devaient un cens, un loyer, pour prix du bail emphytéotique (qui a la particularité d’être transmissible), qu’ils versaient  au titulaire des bénéfices du Sanctuaire (à cette époque, il s’agit déjà du titulaire de la cure de Saint-Martin). Le livre terrier complète les informations concernant l’importance de l’implantation terrienne de certains propriétaires par ailleurs connus. Les biens de la Madone  n’apparaissent pas dans le cadastre, qui ne concerne que les propriétés privées. Par contre, il donne les mêmes renseignements, concernant la superficie, la valeur, la localisation.

7. vue du Cadastre de 1760

 Entre les deux cadastres, quelques modifications d’importance sont apparues : quelques successions ont eu lieu, et quelques indivisions semblent avoir cessées. Par contre, ce document met en évidence la propriété féminine. Les femmes possèdent parfois un patrimoine foncier important, qu’elles peuvent transmettre ou muter (vendre, échanger…). Nous remarquons également quelques surnoms connus des familles MARTIN :

Principalement Galofre

 

 

Jean Honoré et Anne Marie frère et sœur

MARTIN fù Jean Pierre

Ludovic MARTIN fù Jean Baptiste Galofre

Gaspar MARTIN fù Jean Baptiste

Michel MARTIN fù Claude

Jean Baptiste et Pierre Antoine frères

MARTIN fù Antoine Rattas

Jean André MARTIN fù Ludovic

Jacques MARTIN fù Honoré

Jean André MARTIN fù Joseph

Ludovic et Jeannette veuve de Jean MARTIN, frère de Ludovic, fù Antoine

Jean Honoré MARTIN fù Antoine

Louisette veuve de Jean André MARTIN

Anne Marie veuve de Joseph MARTIN fù Honoré

Jean André MARTIN fù Antoine

M° Jean Pierre MARTIN fù André

M° Ludovic MARTIN fù Antoine

Claude MARTIN fù André

Louisette veuve Jean André MARTIN et fille de fù Antoine BARELLO

M° Ludovic MARTIN fù Antoine

Ludovic MARTIN Galofrè

 

Enfin, le cadastre de 1760 nous présente une augmentation significative du nombre des familles MARTIN, atteignant les 27 mentions, regroupant hommes et femmes, mais aussi une particularité que nous soulignerons à la fin de son étude :

 

Nous constatons la présence de patrimoine en indivision, résultat d’une succession qui n’a pas encore eu lieu, mais aussi des insuffisances des capacités productives du terroir de notre village. Les divisions excessives des propriétés empêchent le ménage de produire le nécessaire à sa survie. L’indivision est alors une réponse à ces  extrémités qui engendreraient des pertes économiques et sociales évidentes. Ce choix se répercute dans la composition du ménage, et oblige à la cohabitation de plusieurs générations, voir de ménages (c’est l’exemple de la frérèche) sous un même toit, sur une même exploitation : le père, même après avoir transmis son héritage, continue à vivre avec son principal héritier, qui dirige l’exploitation, sur laquelle un autre frère peut avoir été installé.

Deuxième particularité, non constatons la présence de rectories. Il s’agit ici d’un patrimoine attribué à une œuvre pieuse, comme les aumônes, ou encore les  chapellenies, destinées au refrigerio (au « refroidissement », à l’appaisement) des âmes des donateurs et de ses parents (que l’on juge en posture de Purgation). Contrairement au patrimoine clérical, les biens sont alors réellement distraits des biens de la famille, même si celle-ci peut conserver le jus patronat (droit de nomination du titulaire) sur son attribution, et continuer à réellement les exploiter, mais en devant un revenu pour cette jouissance. Ces sommes sont alors attribuées soit à l’achat de pains et vins, de grains, dans le cas d’une aumône ; soit pour rémunérer le desservant de la chapellenie, qui prononce les messes prévues par vœux testamentaires sur l’autel choisit par les titulaires. Dans ce cas encore, le jus patronat reste propriété de la famille. Mais pour plus de sûreté, les héritiers transmettent souvent ce droit à la communauté, gage de continuité, d’éternité pour le vœu prononcé.

  

Baptiste                                D. Pierre

Baptiste Martin                  Jean André

Baptiste                                Michel Giovenal

Jean Pierre                         Charles André

eredi Jean                            André

Pierre                                   Ludovic

Baptiste                                Jean

François                               Ludovic

Stéphane                              Stéphane e Joseph 

François                              Charles André

eredi Joseph                       Marie Madeleine

Rose                                     Marianne

Elisabeth                              Elisabeth

François et Baptiste           

 

Organismes confraternels et religieux

Rectorie de Jean Honoré MARTIN

Rectorie de San Martin                                   

 

8. 1.000 charges de foin « LA GUERRE ET SES CONSEQUENCES », même quand elle n’a pas lieu dans la vallée (1745) : REQUISITIONS

9. Taille des habitants « L’IMPOT DIRECT »

 

              Nous arrivons enfin au XIXème siècle. L’avancée de nos recherches, de nature régressive, nous permet d’avoir une meilleure connaissance de cette époque. C’est l’époque des plus importants progrès. De 1815 à 1872, la population du village se développe de manière significative, passant de 1200 à 2000 individus. Nous pouvons en préciser les causes : au premier plan, la paix et les choix politiques, qui éloignent les zones de guerre. Mais aussi quelques progrès de l’agriculture, avec l’introduction du maïs et de la pomme de terre, qui offrent pour la première fois dans l’histoire des populations une potentialité de développement, annulant les risques de famine.

 

              Quelques documents, de l’ère statistique, nous précisent encore notre vision des familles et de leur environnement. L’ensemble constitué par le Cadastre Napoléonien et le recensement de 1872 en donne une image complète, présentant parallèlement au patrimoine familial le lieu d’habitat et la composition de la famille à ce moment :

10. Patrimoine des familles « SELON LES QUARTIERS »

L’état de section du cadastre identifie 26 propriétaires MARTIN, dont les patrimoines peuvent être très variables, allant d’une à 29 parcelles (en tout 407 parcelles sur un total de près de 6.000 pour le territoire), et, en ce qui concerne la surface, entre moins de 1.000 m² (910 m²) et plus de 8 ha (83260 m²), pour un total, pour l’ensemble des MARTIN de 78,5 ha. Mais seuls 7 d’entre-deux paient plus de 100 francs d’impositions (dont un pour 207 fcs et un autre pour 400 fcs). La localisation de leurs biens, suivant le nombre de parcelles, nous présente un ensemble relativement homogène, entre deux zones distinctes mais complémentaires : au nord, le Vernet, la Mério et Ciastel ; au sud, le Puey, le Cros et le Pestier.

 

11. La propriété type

En détaillant le parcellaire, la réalité des propriétés apparaît. Notre terroir offre un ensemble de potentialités productives. Une de ses particularités est de rassembler dans un même patrimoine des propriétés se trouvant à des altitudes fort différentes : je prendrais l’exemple des familles les mieux loties, car la réalité patrimoniale rassemble tous les niveaux de richesse, du journalier se louant à la journée ou à la saison, vivant parfois dans la famille de son « patron », jusqu’au propriétaire louant l’ensemble de ses terres et tirant l’essentiel de ses revenus d’activités non agricoles.

12. & 13. Deux exemples…

En fait, une exploitation est un ensemble de parcelles, regroupant, suivant les lieux, une terre irrigable ou seulement labourable, un pâturage « privé » et, si l’exploitation se trouve près des torrents, un pré. Chaque exploitation possède son propre bâtiment, ou partie de grange, en tout 78, dont 4 sont en ruines, servant de remise et d’abris, de réserve pour l’hiver…

14. Plan du village : L’HABITAT MARTIN

              Après avoir considéré la diversité des patrimoines, je vous présenterais les différents lieux d’habitation des familles MARTIN dans l’enceinte du village à la fin du siècle dernier. Une première constatation s’impose.

Il n’y a pas, à cette époque, de maison permanente à l’extérieur de Saint-Martin.

D’autre part, il semble que deux espaces MARTIN se dégagent, sortes de quartier lignager, où s’opère un certain regroupement familial en dehors de celui qui lie le père (ou la mère veuve) à ses fils. Ce modèle se retrouve pour d’autres familles, telle que les MAISSA. Considérant maintenant la structure familiale à la même époque.

15 & 16. Sainte-Anne & ancienne rue de la Frairie

Le recensement de 1872 nous donne une vue d’ensemble de la population de Saint-Martin. Il y a alors 2.000 habitants dans notre village. 62 familles possèdent au moins un membre d’origine MARTIN (l’épouse ou un domestique, souvent un berger ou une cuisinière…). Par contre, 29 familles sont nominalement dirigées par un membre des familles MARTIN (nombre équivalent à celui des propriétaires des anciens cadastres).

Ce document nous indique une grande variété de surnoms : Parandier, Titelo, Casserole, Pocin, Serrè, Galofre, Panè, Damian, Maurizon, Ratta

17 & 18. Terras et Plan

Il existe 7 familles monoparentales (veufs et veuves), dont certains vivent encore avec leurs enfants. 21 possèdent une structure nucléaire (le couple et ses enfants). 1 seule rassemble plusieurs générations sous un même toit. La famille « moyenne » n’est pourtant pas une grande famille. Elle rassemble en général les parents et 3 à 5 enfants. Par contre, l’étude des registres paroissiaux nous présente une vision intégrale de la vie d’une famille : à partir du mariage (car il y a très peu de naissances auparavant, du moins au XIXème siècle), il n’est pas rare que la femme enfante au moins 8 fois. En tout cas rarement moins de 5 enfants. Il est vrai que tous n’atteignent pas l’âge adulte. C’est pour cela qu’une image telle qu’un recensement doit être replacée dans son cadre immédiat.

19 & 20-21. Cima del Villa et Four

 Je terminerais en vous présentant quelques généalogies avancées, qui nous offrent une dernière vision de la profondeur que peut prendre l’étude familiale.

22 & 23. Généalogies TITELO & POCIN

Malheureusement le relevé systématique des registres de mariages ne permet pas toujours d’identifier les individus. Ils devront être complétés par ceux des baptêmes et sépultures à partir du XVIIIème siècle. Mais vous comprendrez la difficulté d’un tel travail, quand je vous dirais que les seuls mariages, entre 1685 et 1897 forment déjà un corpus de plus de 2.000 actes, informatisés. Je pense que les seuls baptêmes devraient atteindre plus de 8.000 actes dans la même période.

 

En conclusion, l’étude de la famille MARTIN, par son importance numérique et la diversité des situations familiales représente une potentialité importante pour retracer l’histoire de notre village. En replaçant chaque famille dans son environnement, l’image se fait plus juste, plus fine. J’ai essayé aujourd’hui de vous en présenter une ébauche, que mes recherches futures compléteront sûrement.

Je tiens bien sûr à votre disposition l’ensemble de ces recherches, en espérant compléter ainsi les généalogies que j’ai établit.


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[1] - A.D.A.-M., Série E dépôt 3, AA1. 34

[2] - A.D.A.-M., Série E dépôt 3, CC1

[3] - A.D.A.-M., Série E dépôt 78, EE.1

[4]  - A.D.A.-M., Série E dépôt 2, EE 2

[5]  - A.D.A.-M., Série E dépôt 3, CC 2

[6]  - A.D.A.-M., Série E dépôt 3, CC 5

[7]  - A.D.A.-M., Série 3E 86/171

 


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