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 1-       GIOFFREDO Storia delle Alpi Maritime, 1839.

Pierre GIOFFREDO, abbé de Saint-Pons, fut le véritable « précurseur » des Historiens Niçois. Rédigeant au beau milieu du XVIIème siècle une véritable chronique de son époque, notre auteur a voulu ouvrir plus largement ses recherches en rapportant des éléments de connaissance aujourd’hui bien souvent disparus. Ses références, si elles ne sont pas citées, quand il s’agit de documents d’archives, peuvent encore être vérifiées si elles ont survécus aux aléas du temps. Par contre, quand il s’agit de retrouver des « origines », Pierre GIOFFREDO reste véritablement attaché à son temps, où l’histoire n’est pas encore une science. Les mythes, auxquels ont croie alors, sont omniprésents dans le descriptif du Moyen Age et plus encore de l’Antiquité. Mais comment lui en vouloir. Pierre GIOFFREDO est l’un des tout premiers à les écrire. De très nombreux écrivains s’en sont fait l’écho depuis…

 

p.1132 - Année 1471, Mémorable fut le désastre de Saint-Martin, qui fabriquait alors des lainages, qui abondaient sur son territoire, l’incendie qui le laissa totalement calciné. Comme le site était jugé opportun au commerce entre la Mer et le Piémont, le duc Amedeo consentit à exonérer ses habitants de 12 ans d’impositions pour qu’ils puissent reconstruire.

p.1508 - Année 1560, 12 août, bulle obtenue par Emmanuel Philibert du pape Pie IV bénissant les monts et mines de Saint-Martin, chassant les esprits.

Ces deux événements sont relatés pour la première fois dans l’ouvrage Histoire des Alpes-Maritimes. Pour le premier, le document n’existe plus dans le fond d’archives communales (A.D.A.-M., Série E dépôt 3). Il serait à rechercher aux Archivio di Stato de Turin. Pour le second, bien que repris et complété, le document de GIOFFREDO relate très exactement le parchemin original (qui se trouve également à Turin), et ne précise ni qu’il s’agisse de Sarrasins, comme il fut écrit par la suite, ni qu’il soit bien précisé que les  « mines de Saint-Martin » soient celles du vallon de Salèses. Autant d’interrogations qui nous empêchent de conclure avec certitude.

 

Suivent les listes des principaux officiers du Comte de Provence, puis de celui de Savoie (après 1388) officiant pour notre espace des Terres Neuves, Provence Orientale, ou Comté de Nice… Entre parenthèse, les références des pages où le personnage est cité.

Bailo du Comté de Vintimille :

1298 - Giacomo RUFFI (673, 703)

1302 - Bertrando DE LAUREIS (684)

1308 - Pietro DE CROTA (693)

1319 - Amelio DE FOSSIS (718)

1323 - Pietro ORTICA (726)

1325 - Pietro CARBONELLI (732)

1329 - Ferrario di PUY-RICARD (743)

Vicaires & Capitaines recteurs :

1319 - Ricardo di GAMBATESA (716)

1326 - Giovanni di REBUFFELLO, chevalier (733)

1331 - Carlo GRIMALDI, seigneur de Monaco (750,786)

1338 - Raimondo di ROSSETTO (761)

1339 - Rostagno PERERII (766)

1346 - Raimondo d’AFFINELLO, chevalier (787)

1352 - Guidone FLOTTA   (809)

1356 - Audero BADATI (825)

1363 - Ponzio des FERRES (842)

1364 - Pietro BALDO, seigneur de Coalungia (845)

1366 - Pietro MARCHESANO, gentilhomme niçois, vicaire de Grasse     (849)

1368 - Luchetto dei GIARDINI (852)

1371 - Francesco BOLLERO (856)

1377 - Guillelmo de SAULT (865)

1384 - Raimondo di BARRAZ (892)

Pour le Comté de Savoie :

1400 - Pietron di THONON (972)

1419 - Onorato MARCHESANO, seigneur de Coaraze et Roccasparviera (1033)

1424 - Andrea GARNERI, jurisconsulte (1040)

1427 - Aimone di DOMPMARTIN (1044)

1450 - Antonio de GRIMALDI, coseigneur de Châteauneuf (1090)

1464 - Giacomo OPEZ (1120)

1464 - Michele di BERNEZZO (1120)

1476 - Ludovico GRAGLIERO, seigneur de Contes     (1141)

1493 - Gullielmo GARDENA, docteur ès loi, écuyer ducal (1187)

1497 - Giovanni Francesco PELLEGRINO, châtelain de Saorge (1194)

 

 

 

 

2-       POLY J.-P. La Provence et la société féodale. 879-1166, contribution à l’étude des structures dites féodales dans le Midi, Coll. Etudes Histoire, Bordas, 1976

Jean Pierre POLY, juriste de formation, propose une étude de doctorat autour du thème historique, l’attachant à l’espace Provençal. Ouvrage fondamental dans la compréhension de la Provence du Haut Moyen Age jusqu’aux temps « féodaux », il est encore aujourd’hui, même vieillit, une référence pour débuter toute étude. Remettant en cause les principaux modèles de la féodalité, transcrit du système connu au nord de la France, Jean Pierre POLY replace l’évolution des structures sociales et économiques dans un contexte plus large, celui de la Chrétienté Occidentale. Notre auteur explique ainsi l’émergeance du système que l’on appelle traditionnellement « la Principauté ». Devant la rareté des sources disponibles pour cette période, il s’agit d’un véritable travail d’orfèvrerie historique qui nous est proposé.

 

Nice et Civita Vecchia sont pillées par les Maures à la fin du règne de Charlemagne. Dès les années 920-923, les campagnes de Provence Orientale sont désertées [1], devant la peur de la captivité par les Sarrazins. La situation s’est inversée depuis le XIème siècle. Ce sont désormais les terres montagneuses et retirées qui sont dévastées, puisqu’elle est dépourvue de châteaux. Ces « Sarrazins » lancent des raids sur les cols des Alpes, entre 920 et 940. Les passes alpines sont occupées dès 930 [2].

Nice a été détruite au IXème siècle, son évêché disparait des listes des archives. Les Sarrazins jouant leur propre jeu, étaient également employés comme auxilliaires par les divers partis nobiliaires, qui s’affrontaient pour le pouvoir. Et quand il ne s’agissait pas de Sarrazins, des bandes de brigands officiaient sous leur couvert. Dans tous les cas, des « marrons » (textuellement : ensauvagés) étaient leurs guides, agents locaux de leurs pillages. A la fin de l’année 972, les nouveaux comtes de Provence, Guillem et Roubaud, accompagnés du comte de Turin Ardouin, détruisent le Fraxinetum.

Le droit romain s’est estompé, mais, encore au début du XIème siècle, en Lombardie, les hommes de Saorge, Tende et La Brigue, des comtés de Vintimille et de Savone, allaient au plaid général. Fin Xème siècle, l’église monastique se renforce. Saint-Pons de Nice existe de nouveau dès avant 999. Pourtant, elle n’a que 11 moines en 1004. Dans la seconde moitié du Xème siècle, Cluny et Montmajour développent un vaste mouvement fédérateur. Saint-Victor de Marseille commence aussi à acquérir des églises.

Au XIème siècle, l’évêque de Nice appelait le comte de Provence son seigneur. C’est le cas de Monseigneur Raimond de Nice, en 1051. Nice, au IXème siècle, était abbaye épiscopale, fondation de son évêque. Elle passe pourtant entre les mains du comte, quand, en 1004, Roubaud est présent à l’élection de l’abbé. Mi-XIème siècle, elle passe aux Orange-Mévouillon. Leur descendant, Raimbaud d’Orange la donnera à Cluny.

L’église de Nice, qui disposait de l’ancienne abbaye de Saint-Pons, possédait d’une dizaine de Villae au XIème siècle : les villae des Sagnes (pour moitié) et de Matz près de Nice, celles de Levens, Saint-Martin, Saint-Blaise, Colomars (pour moitié) le long du Var, celle de l’Escarène sur le Haut Paillon, et de Gordolon sur la Gordolasque dans la Vésubie. Enfin, Notre-Dame de La Gaude (Chartrier de Saint-Pons, n° XII).

Les Castellane, en Provence depuis la fin du IXème siècle, exerce le pouvoir sur les hautes vallées, au nord de leur alleu oriental, sans doute après le repeuplement qui suivit la fin du danger ‘sarrazin’. Ils sont, au XIème siècle, seigneurs de la Tinée, de Blore, du Haut Var et de Thorame, soit une trentaine de villae en alleu.

Au milieu du XIème siècle, les Orange renoncent à exercer l’albergue sur tous les domaines de l’abbaye de Saint-Pons de Nice, ce qui ne supposait pas la propriété de la terre. C’est à cette époque qu’est construit le plus grand nombre de château, signe de militarisation du comté, sans qu’il n’y ait de danger extérieur. Le comte conserve pourtant un point d’appui militaire à Nice.

 

 

 

 

3-       BOYER J.-P. & VENTURINI A. "Les consulats ruraux dans le ressort de l'évêché de Nice (circa 1150-1326)", in Actes des Journées d'Histoire régionale de Mouans-Sartoux, 1984, Le Cannet, 1985, pp. 17-46

Universitaires à la Faculté d’Aix-en-Provence, Jean Paul BOYER et Alain VENTURINI se sont attachés à une zône délaissée depuis longtemps pour y apporter une nouvelle vision de l’époque Médiévale, s’attachant à démonter les sytèmes de pouvoir pour en retrouver les fondements. Cette étude met en évidence une particularité de cette zone périphérique de la Provence orientale : les consulats. Modèle presque achevés, ils furent un temps l’espoir de la construction de véritables Républiques, sur le modèle italien. Les besoins stratégiques et la puissance politique des comtes de Provence les en empêchèrent. Les communautés de nos régions n’en demeurèrent pas moins bien plus « libres » que celles de la proximité du pouvoir.

 

Il est impossible de remonter à la création des consulats, puisqu'ils n’apparaîssent qu’au travers de la mention d'un consul.

Ceux de Saint-Martin (Vésubie) et de Venanson se révèlent par une enquête de 1290 dans les deux castra, par le procureur royal Guy de Tabia, accompagné des Juge et baile du Comté de Vintimille et du Val de Lantosque, les 3 et 4 janvier pour Saint-Martin, le 4 pour Venanson.

9 hommes sont rassemblés pour Saint-Martin [3] , 4 pour Venanson, pour reconnaître la possession en totalité de la juridiction par le roi, et affirment qu'il existait un temps où les habitants la détenait, puis la lui ont cédé. Sans doute pas avant 1230. La Vésubie est ignorée des statuts de 1235 de Raimond Bérenger V, qui a pourtant soumis Nice en 1229. La baillie du Val de Lantosque n'apparaît qu'en 1245.

Les témoins affirment avoir connu de toute leur vie la justice royale, qui aurait été concomitante au consulat. L'enquête de Charles Ier, en 1251, ne lui attribue que la haute justice (celle des crimes), ses droits s'étendant à la queste, albergue, cavalcade et pasquerium. La haute justice semble en fait plus être un recours ultime potentiel, rarement sinon jamais utilisé.

Le comte de Provence n'est pas l'initiateur du consulat dans la Provence orientale. Saint-Martin atteint 63 feux (imposables) en 1264, Venanson à peine 20. Tende et La Brigue ont leurs consulats, en 1163, en 1221 Saorge, Breil, Limone et Vernante, en 1232 à Sospel.

Les consulats de Saint-Martin et Venanson n'étaient pas soumis aux seigneurs. Leurs représentants, les consuls, parlaient au nom de l'Université. Ils possèdent des gardes-champêtres, banniers, qui exercent les droits de ban. Sa nature est donc avant tout la simple police essentiellement champêtre.

Saint-Martin et Venanson conservèrent-elles leur consulat après 1251 ? En 1258, le comte de Provence acquiert les droits des Vintimille sur le Val de Lantosque. La fin des consulats suivit sûrement. Le comte s'assurait ainsi du passage en Piémont. Les consulats ne semblent pas totalement dépourvus de leurs biens, puisque Saint-Martin conclu de sa propre initiative l'accord de 1287 avec Saint-Dalmas-Valdeblore [4]. Les campiers leur restent soumis, le profit fiscal des peines qu’ils prononcent allant tout de même à la Cour.

Les consulats alpins ne représentaient plus (ou pas) une menace au majus dominium et au jus superioritatis comtaux. Ils sont pourtant nés dans un état provençal faible.

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[1] - La théorie de la désertion de l’espace oriental de la Provenc est fortement remis en cause aujourd’hui par Monique ZERNER, Directrice du Centre d’Etudes Médiévales de l’U.N.S.A. Références à suivre dans un prochain numéro.

[2] - Ibidem, en ce qui concerne le « mythe des Sarrasins », imprimé tardivement dans la mémoire collective (au XIIIème siècle essentiellement), justifiant, après coup, la prise de pouvoir de Cluny contre les abbayes provençales de Saint-Victor de Marseille et des Iles de Lérins.

[3] - 3 et 4 janvier 1290 (ADBR, B 391).

Pons CAYS juge et Etienne de Vicinis baile du Comté de Vintimille et Val de Lantosque enquêtent sur les droits de juridiction de la Cour à Saint-Martin et Venanson :

Petrus RAYNARDI, Petrus CABA, Guillelmus AUDO et Johanes BERTRANDI de castro sancti Martini (...) constituti (...) juramenta dictis homnibus prestito.

[4] - Il s’agit de l’accord à l’origine de notre recherche et de notre sondage archéologique autour de l’ancienne chapelle Saint-Nicolas. L’étude sera publiée ultérieurement.

 


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