Les surnoms,
identifiants des familles de Saint-Martin
H. GIUGE
L’instauration du nom de
famille, qui se généralise à partir du XIIème siècle, fut sans doute un
moyen d’identifier l’individu. Celui-ci possédait jusqu’alors la seule
référence paternelle : le fameux « fils de ... » que l’on retrouve dans
les parlers nordiques ou musulmans - le son baltique, o’
écossais, mac irlandais, ou encore ibn arabe. C’est
parallèlement à la conscience généalogique de l’élite sociale et
politique de l’époque que se développe ce besoin, issu de conceptions de
reproductions patrimoniales. Car le nom est un outil, capable d’offrir
les moyens de la preuve juridique, car reconnu par la notoriété publique
et transcrit dans les différents actes que génère la survie du lignage.
C’est par déclinaisons successives que ce besoin s’attache à la totalité
de la population, après avoir servi aux nobles à affirmer leur
indépendance et leurs pouvoirs. Il en va de même pour le surnom, qui,
par nature, vient après le nom, en un temps où il devient à son tour
nécessaire comme identifiant. C’est la multiplication des branches
généalogiques, quand l’anthroponyme s’est suffisamment multiplié pour
que même le prénom ne puisse plus venir en aide au besoin
d’identification, que le surnom renforce cette nécessité. Parallèlement,
se retrouve l’emploi de la notion de « fils de ... ». Mais ici encore,
tout comme le nom de famille, le surnom rattache à une « paternité »
particulière, celle d’un ancêtre commun reconnu par tous.
A Saint-Martin-Lantosque,
ancien nom de l’actuel Saint-Martin-Vésubie, nous retrouvons, comme
partout ailleurs, de très nombreux surnoms permettant, encore de nos
jours, d’identifier certaines familles. Toutes n’en possèdent pas. Il
faut s’attacher évidemment aux familles les plus anciennes du lieu, qui,
par l’espace chronologique qu’elles couvrent, ont donné lieu à ces
besoins d’identification.
Plusieurs types de
surnoms co-existent :
- les topo-anthroponymes
- les noms de fleurs
- les particularités
physiques
- les particularités
caractérielles
- les anciens noms
relevés
- les identifiants
individuels
Il ne s’agit pas ici de prétendre à une
exhaustivité, mais de repérer, dans les archives écrites comme dans la
mémoire orale, les éléments qui permettent d’en dresser un inventaire
thématique et typologique.
Liste des surnoms retrouvés dans les archives communales
de Saint-Martin-Vésubie
XVIème - XXème siècles