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1793, Gilette


SAUVAIGO Jean-Luc [1]

Les milices ne sont pas les seules troupes organisées accompagnant l’armée Sarde. Il existait également des corps-francs. Ce sont des unités auxiliaires, dont le recrutement diffère pourtant des premières. Il est délocalisé et fait appel à des volontaires : hommes non tenus au service obligatoire, expatriés, ainsi qu’à des étrangers. Le corps-franc français était composé d’émigrés royalistes et de déserteurs. Il était placé sous le commandement du Chevalier BONNEAU, époux de la veuve de MIRABEAU. Le Chevalier fut tué lors de l’attaque de Saint-Martin-Lantosque, en 1795.

Les troupes régulières

Mais l’essentiel des troupes était composé de régiments réguliers. A partir de 1714, la levée des régiments provinciaux des armées sardes dans le Comté de Nice se fait par le recrutement d’hommes entre 18 et 40 ans, « qui restent dans leur famille, reçoivent partie de la solde, un uniforme et l’armement qu’ils doivent entretenir en bon état et présenter aux revues, assez fréquentes. Ils doivent toujours être prêts à se rendre partout où le bien du service l’exige, dans les limites comtales ». Leurs officiers sont issus de la noblesse ou de la bourgeoisie niçoise et sont nommés par le roi.

« Au XVIIème siècle, une série de réformes donna une armée régulière. Victor-Amédée II refondit deux fois son programme militaire ; Victor-Amédée III et Charles Emmanuel IV recommencèrent chacun au moins trois fois. La régente Christine de France créa, en 1639, douze régiments de garnison. Charles Emmanuel II institua, en 1669, douze régiments provinciaux d’infanterie dits permanents, dont un à Nice. Le régiment comprenait huit compagnies ; la compagnie, un nombre variant d’escouades de quatre hommes. L’escouade devait faire la soupe en commun, sans qu’il fût permis aux sergents de s’en dispenser. Les régiments portèrent le nom soit de leur premier colonel, soit de la province ou de la principale ville de la province sur laquelle ils étaient levés. La permanence fut d’abord théorique. Les capitaines rassemblaient leur compagnie de quinze jours en quinze jours, et les colonels devaient réunir le régiment de trois mois en trois mois. Les soldats n’eurent d’abord pour devise qu’une écharpe, une cocarde, un baudrier ou un ceinturon. L’on vit paraître pour la première fois des uniformes dans l’armée piémontaise en 1671. Dans le régiment, il y avait le drapeau du colonel qui était blanc, et plusieurs drapeaux d’ordonnance. Il était admis qu’un souverain pouvait prêter, donner ou même vendre un régiment à un autre prince : les ducs de Savoie usèrent de ce procédé. Ce qui nous explique comment le titre de « Nice-Infanterie » fut porté, en même temps, par des régiments piémontais et des régiments français. Lorsque Charles Emmanuel II voulut purger le Piémont d’éléments indésirables, il en forma un régiment qu’il céda à la France et qui alla s’installer au Canada ; les débris incorporés à d’autres troupes, formèrent un nouveau corps sous le nom du régiment du Perche.

Les anciens régiments du Nice-Infanterie

Le régiment, formé en 1669 dans le Comté de Nice, porte le nom de « Nice-Infanterie ». Ce titre appartint à plusieurs régiments dans la suite. En 1714, le roi de Sardaigne leva dans le Comté de Nice et sur la province de Cunéo un régiment qui s’appela « Nice-Infanterie ». Ce régiment fit les campagnes de 1733 et 1742 en Italie, et se distingua au siège de Modène. En 1744, il pénétra heureusement en Savoie et fit des prisonniers. Dans la même année, il souffrit beaucoup à la journée de Notre-Dame de l’Orme. En 1745, au combat de Bassignane, il fut très éprouvé. Il participe à la délivrance d’Alexandrie et au siège de Gênes, puis est chargé de la défense de la vallée de la Roya, en 1792. Après la cession du Comté de Nice à la France, il fut réduit au bataillon piémontais qui prit le nom de régiment « Coni-Infanterie ». Le bataillon niçois fut licencié en 1796. Le Chevalier Ignace de REVEL, qui était colonel du régiment « Nice-Infanterie » conserva le commandement du nouveau régiment. En 1795, plusieurs niçois du régiment « Nice-Infanterie » avaient été décorés pour des exploits exceptionnels, entre autres, les sergents FRANCO et BONGUERRIER, les grenadiers GROS et BELGRADO.

Les régiments d’infanterie étaient dotés de troupes légères dont le rôle prit vite une telle importance que l’on en forma des corps particuliers ; légion des troupes légères de chasseurs-francs, corps des chasseurs de Nice. En 1795, les « Chasseurs de Nice » constituaient un régiment de huit compagnies, commandées par le lieutenant-colonel CHEVILLARD. Aux combats du Col de Tende, se distinguèrent particulièrement divers niçois ; le lieutenant BLANCHI, les sergents DELEUSE et BONSOLDAT, le caporal SAINT-LAURENT, le chasseur SAINTE-HELENE. Les chasseurs de Nice tombèrent dans la réforme de 1796 et furent incorporés dans les régiments provinciaux d’infanterie : la compagnie LAROQUE…[2].

La plupart des officiers niçois continuent la guerre en Piémont où ils suivent l’armée austro-sarde après le traité de Paris de mai 1796. A cette date, certains d’entre eux rallient même la République et servirent encore sous l’Empire. Ce fut le cas du comte TONDUTTI de l’Escarène, du général Annibal SALUZZO, fait baron par NAPOLEON, du Major RAYNALDI de Belvédère, du général TORDO ou du colonel PEILLON [3], pour ne citer que ceux-ci, qui furent tous de véritables héros des deux camps sans avoir pour autant trahi leurs convictions. Cette date de 1796 constitue la charnière de cette histoire et détermine le destin de la plupart des protagonistes. Ceux qui refusent le dictat français et la trahison du Roi se réfèrent plus ou moins consciemment à la Dédition de 1388, et représentent donc seuls, à partir d’avril 1796, la « légitimité nationale nissarde ». Si le roi de Sardaigne renonce à ses prétentions sur le Comté de Nice, cela ne signifie pas que les Nissards durent renoncer à leur souveraineté, à leur identité ni à leurs franchises.


 

[1] -  Jean-Luc SAUVAIGO est un passionné de l’identité et de la culture niçoise, à laquelle il participe par son art : peintre, musicien, poête, il est le co-auteur de Lalin, bande dessinée retraçant la vie dramatique de ce barbet resté dans la légende. (Article : « L’organisation de l’armée », Pays Vésubien, 3-2002, pp. 9-11)

[2] - CANESTRIER P. « Les anciens régiments Nice-Infanterie », in Armanarc Nissart, 1929

[3] - Louis PEILLON, né à l’Escarène en 1758, capitaine puis major aux « Chasseurs de Nice », il fait toutes les campagnes du Comté de 1792 à 1796, et se distingue à la tête de ses Barbets. Après le traité de Paris, il rejoint Nice. Il est recherché comme Barbet et émigré, et échappe à plusieurs tentatives d’assassinat, tout comme le général TORDO. Intégré dans l’armée d’Italie, il s’illustre à Marengo. Commandant le fort de Porto Venere, le Chevalier de PEILLON prend sa retraite avec le grade de lieutenant-colonel vers 1820.

 


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