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GILI Eric [1]

Introduction

Le Comté de Nice avant la conquête des Français - Aspects historiques

L’appellation de « Comté » pour Nice est une création du XVème siècle. Cet ensemble de terres se compose en fait de plusieurs entités territoriales, dont celle du « Val de Lantosque », associée depuis le XIIIème siècle au Comté de Vintimille, forment l’espace central. Appartenant à la Provence, elles apparaissent distinctes au moment de leur union, en 1388, lors des déditions au comte de Savoie. Aux temps de la guerre de l’Union d’Aix [2], qui vit s’opposer les partisans des deux prétendants à la succession de l’illustre Reine Jeanne, nos terres prirent le parti opposé à celui de l’héritier angevin désigné, Charles Ier. Celui-ci est victorieux du parti Durassien et des villes qui le soutenaient. Pour ne pas lui céder, nos régions se choisirent comme protecteur le comte Amédée VI de Savoie (le Comte Rouge, de la couleur de son armure). Lors d’une chevauchée parfois aventureuse, le seigneur savoyard reçoit les déditions du Val de Lantosque, puis de Nice. Les anciennes Terres Neuves de Provence (les vigueries de Nice et du Val de Lantosque) entrèrent ainsi dans l’espace « savoisien » pour ne le quitter qu’en 1860. Le comte de Savoie acquit en 1405 le titre ducal, mais il lui fallut attendre les dernières guerres du règne de Louis XIV pour voir son refus de l’hégémonie française récompensé. Il obtint alors la dignité royale tant espérée, par l’acquisition, en second temps, de la Sardaigne. Début XVIIIème siècle, le Comté de Nice appartient à la toute nouvelle monarchie sarde, appellation rassemblant également la principauté de Piémont et le duché de Savoie...  Ces aspects géopolitiques permettent de replacer notre région dans un cadre à la fois plus vaste et de lui restituer une profondeur historique essentielle, capable d’en expliquer les épisodes qui vont être contés.

 

Aspects socio-économiques

Le Comté de Nice, à la fin du XVIIIème siècle, a enfin connu une longue période de paix, après les derniers soubresauts des guerres gallispanes, ce qui permet le rétablissement d’un certain équilibre économique. Mais le pays reste pauvre, vivant, à l’instar des autres contrées de l’Europe continentale, essentiellement des produits agricoles. Les espaces de montagne, cloisonnés et pentus, ne permettent pas de grands progrès agricoles. La force de l’habitude [3] et la peur des nouveautés n’incitent pas le producteur à consacrer quelques arpents à de nouveaux produits. La structure même de la propriété foncière, pulvérisée en une multitude de petites exploitations, interdit d’en distiller quelques planches de culture sans risque de ruiner toute une année de production en cas d’échec. Propriétés souvent étagées, elles permettent de bénéficier de l’ensemble des potentialités productives des sites. Renforçant ces handicaps structurels, les temps de paix sont généralement ceux des hautes eaux démographiques. Les classes d’âges reconstituées pèsent de tout leur poids sur le développement des productions, la surface utile n’étant pas extensible. Celles-ci restent orientées vers la satisfaction quasi-exclusive des besoins domestiques avec, au premier chef, les céréales.

Le seigle domine encore les productions, cultivé jusqu’aux plus hautes altitudes, au-delà de 1 500 mètres. Les pommes de terre et le maïs font une entrée timide parmi les productions, se heurtant encore à l’incompréhension et à la crainte de l’échec synonyme de disette pour la famille. Ils sont encore d’introduction récente. Les maigres surplus obtenus dans les bonnes années permettent, une fois commercialisés, d’obtenir les quelques pièces de monnaie destinées à payer l’impôt. Cet argent fournit encore à la famille les quelques denrées qui ne sont pas produites sur place : le sel et quelques épices, l’huile et le vin pour les régions d’altitude…

Pays de petits propriétaires, cette particularité explique que même la noblesse savoisienne ne s’identifie généralement pas par d’importants biens fonciers. Les notabilités de village, dont l’élite est très liée au pouvoir central monarchique, aussi bien à l’échelle du Comté que de l’Etat [4], maintiennent un certain « partage du pouvoir », assurance de la pérennité de leur domination sociale et économique. Les chefs de familles forment l’unité citoyenne de la société. Leurs choix d’achats ou de ventes de terre prennent souvent la forme d’« échanges », dans un espace aux faibles possibilités numéraires. Les projets d’héritages et de successions sont autant d’indicateurs qui marquent la faiblesse des opportunités de progressions éco-sociales qui leurs sont offertes.

 

Le problème des transports

C’est le problème structurel essentiel du développement de l’économie du Comté de Nice. La compartimentation spatiale propre au jeu des vallées interdit les grands travaux que ne peut soutenir une économie fragile. Seuls fonctionnent encore les chemins muletiers médiévaux, dont certains sont bien plus anciens encore, capables de drainer les convois d’animaux de bât le long des versants aux pentes escarpées. L’ancienne voie principale reliant Nice au Piémont par la vallée du Pailhon de Saint-André puis par la Vésubie jusqu’au col de Fenestres a été remplacée au début du XVIIIème siècle par la première artère carrossable. La nouvelle Strada Reale, suivant le Pailhon de l’Escarène, atteint la Bévéra puis la Roya jusqu’au col de Tende. Hors de cette véritable route, les échanges restent confidentiels. Seules quelques produits peuvent être exportés : la tome de fromage, le drap…

Le trafic peut pourtant être intense dans le Comté quand les conditions climatiques le permettent (soit pendant quatre à six mois dans l’année permettant la traversée des cols), mais les volumes transportés et la rapidité de ces moyens restent un véritable handicap pour les échanges. Ainsi une année connaissant des accidents climatiques peut-elle encore être catastrophique pour des populations dont les subsistances restent essentiellement tirées de leurs terroirs, sans que le commerce ne puisse se substituer à ces déficiences. Le phénomène est encore aggravé par la pénurie de numéraire dont beaucoup souffrent.


 

[1] - Eric GILI, Président de l’Association Montagne et Traditions (Musée des Traditions et Centre d'Etudes Vésubiennes) (Article : « Le Haut Pays à la veille de la Révolution », Pays Vésubien, 3-2002, pp. 4-6)

[2] - VENTURINI A. « La Guerre de l’Union d’Aix », in Colloque de Nice, 1388-1988, la Dédition …..

[3] - Ainsi a-t-il toujours été fait, ainsi doit-on faire…

[4] - A voir ma thèse Familles et Patrimoines à Saint-Martin-Vésubie (XVIème-XIXème siècles), U.N.S.A., 2002

 


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