PALLANCA Michel
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Aquel journ, di, parèisse qu’a Bèura
coulava roussa ! ». « Il paraît que ce jour là, la Bévéra coulait
rouge !.
Famille TRUCHI. Jean TRUCHI, dit Teòfelou, ou
Jan Troumbeta, +/- 90 ans.
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Ahura, en Prouverieras es tout pelà,
perqué d’un temp, lì es agù una guerra. Aquès que defendien, avien talhà
tout’i larzes, i-s-avien esparas e li-s-avien ligas ensem, n’amoun sus i
testas. Cour’i-s-autres puhàvan à l’ataca, talhàvan li ligames e aquès
trouncs davalàvan en la penta e pistàvan tout. Acò, li disien : far de
bilhounàias, perqué estacàvan de bilhouns.
« Maintenant, l’Authion est entièrement déboisé
parce que, dans le temps, il y a eu une guerre. Ceux qui défendaient
[l’Authion] avaient coupé tous les mélèzes, les avaient ébranchés et les
avaient liés ensemble, en haut, sur les sommets. Quand les autres
montaient à l’attaque, ils coupaient les liens et ces troncs dévalaient la
pente en écrasant tout. On appelait çà faire des bilhounàias
parce qu’ils attachaient des grumes.
MOSCHETTI Ange, dit Princi, 1904 / 1994 ;
version corroborée par Jean TRUCHI (Op. Cit.).
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Lì es una louòna en lou Pèira Cava qu’i
dison lou Gourc dar Dragoun. Era un dei mis bis avous, un Truchi que s’èra
apiatà en aval dintre, en temp de guerra. Era sourdà e s’es sauvà. Es acò
qu’i dison lou Gourc dar Dragoun. Aquel gourc devina souta la crous dar
Chuquet.
Il y a une laune dans le vallon de Pèira Cava
qu’on appelle le Gouffre du Dragon. C’était un de mes ancêtres, un TRUCHI
qui s’était caché en bas dedans en temps de guerre. Il était soldat et a
eu la vie sauve. C’est pour ça qu’on l’appelle le Gouffre du Dragon. Ce
gouffre est situé sous la croix du Chuquet.
DOYA Jean, dit Luc, +/- 55 ans. (A recouper
avec la version de la famille CERAGIOLI).
Les Barbets
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En Brouis, li Barbes avien atacà una
diligença cargàia d’or. Soun revengus à pen e li-s-an vist passà en Capoun.
Pourtàvan la testa dar couchier sus d’una pica.
« Au col de Brouis, les barbets avaient attaqué
une diligence chargée d’or. ils sont revenus à pied et on les a vus passer
à Capoun. Ils portaient la tête du cocher sus une pique ».
MOSCHETTI Ange, dit Princi.
Jean TRUCHI ajoute :
Era un cargament d’or qu’avié partì de Sant Francé,
à Nissa. […] A Capoun, estirassavan de gros sac d’or. An pi gantà en la
Dé, ai Très Coumunas e filà en Raus. Aquì èran lìberous, en Savòia.
« C’était un convoi d’or
qui était parti de la place Saint-François à Nice . […] A Capoun, ils
traînaient de gros sacs d’or. Ils ont pris la direction de la Déa, puis de
la pointe des Trois Communes et filé à la baisse de Raus. Là, ils étaient
libres, en Savoie ».
Définitions diverses
NOUVEAU LAROUSSE ILLUSTRE (8 volumes, non
daté ≈ 1900, 1910)
BARBETS (bé) n. m. pl. sobriquet donné aux
vaudois du piémont, parce qu’ils appelaient leurs pasteurs barbes,
c’est à dire, dans leur dialecte, oncles. Il a été étendu plus tard
aux calvinistes cévenols – Un barbet.
DICTIONNAIRE DES
DICTIONNAIRES
PAUL GUERIN, 2ème
édition, 1892.
BARBETS. s. m. pl. Les vaudois des montagnes du Piémont, à cause qu’ils
sont gouvernés par des ministres qu’ils appellent barbes, c’est à dire
anciens (Trévoux). – « Le nouveau général d’armée se trouva à de nouveaux
exploits, mais ce ne fut que contre les barbets des Alpes. » - Voy. Barbe.