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Four à plâtre

proto-industrielles

 

Fours semi-industriels du Suquet de Lantosque
XXème siècle

 

L’activité humaine génère de nombreux besoins que chacun tente de satisfaire au mieux de ses possibilités. Les matières premières (pierre, terre, bois…) sont présentes, sans pour autant être illimitées. Les structures sociales mises en place dès le Moyen Age organisèrent leur gestion, leur économie, leur pérennisation. La multiplicité des activités est de règle.

Si chaque exploitant sait utiliser les matériaux de base, une certaine spécialisation est pourtant nécessaire pour d’autres métiers.

Le travail de la pierre est affaire de spécialiste dès le moment où celle-ci doit être employée taillée. Quelques sites permettent son extraction, pour confectionner par exemple les meules. Lantosque possède des spécialistes, qui interviennent à Saint-Martin, à Belvédère. D’autres la transforment : c’est le cas des chaufourniers. Seules deux structures sont encore visibles dans la vallée, mais leur position est exceptionnelle, en bord de route.

Le quartier d’implantation devait répondre à trois règles : pouvoir extraire la pierre de calcaire au plus près, posséder d’importantes ressources en bois et pouvoir transporter sans grandes difficultés la matière obtenue.

Plus modestes étaient les fours à gypse, technique du quotidien, qui permettait en moins de 40 h d’obtenir la matière attendue, la poudre de gypse, dont la couleur rouge est l’une des caractéristique du cœur de la vallée de la Vésubie. Une seule structure avérée est encore visible, elle aussi à proximité immédiate de la route. Elle possède deux fours, et est couplée à un ancien moulin qui servait à écraser la pierre déshydratée, avant d’être mise en vente.

La terre, et plus particulièrement l’argile, est également présent dans la vallée, et a donné lieu à un ensemble d’activités spécialisées. Les tuiliers existaient dans chaque commune. Mais ici encore, les gens de Lantosque semblaient les plus aptes à fournir une main-d’œuvre professionnelle. Les toponymes de Teulieros rappellent les sites d’implantation des gisements d’argile et des fours destinés à en cuire la production. Des fragments de tegulae « romaines » sont découverts régulièrement en comblement dans des murs, à même le sol.

Ils indiquent de très anciennes occupations (entre le IIème et le VIIIème siècle n.e. généralement) et projettent des images de certaines activités de l’époque. L’emploi des tuiles « canal » resta courant jusqu’au début du XXème siècle. Certaines, retrouvées lors de réfection de bâtiments, permettent de découvrir des marques, des graffitis ou des dates (dont une part peut être simplement un numéro d’ordre).

L’activité céramique est présente dans la Vésubie dès l’Antiquité. Comme partout ailleurs, les populations rurales ont besoins de conserver leurs productions au quotidien, d’entreposer, de transporter des liquides… Parallèlement à une production « locale », étaient également importées des objets « romains ». A ce jour, un seul site de poterie a été retrouvée dans la vallée (à Saint-Martin), mais il se peut fort bien qu’il y en ait eu d’autres.

Un style de poterie a été identifié (J.F. Petrucci), et pourrait remonter au XVIIème siècle. Son modèle est celui des poteries d’Albisole, près de Gênes. Dès le XVIème siècle, pourtant, nous savons que, concurremment aux poteries ligures, sont importées en Vésubie les premières productions de Vallauris.

Autre type d’exploitation de la pierre, celle du minerai. La présence toponymique de saint Nicolas, souvent rattaché au Moyen Age à l’exploitation minière, en est le premier indice. De fait, plusieurs mines sont encore de nos jours visibles dans la partie amont de la Vésubie.

Généralement de cuivre, parfois de minerais de fer. Les archives et les plans anciens semblent souligner la présence de mines de plomb argentifère, jusqu’à ce jour non-avérées dans notre région. La récente obligation de mise en sécurité de ces sites impose la plus grande prudence et en interdit sans doute l’accès.

L’exploitation du bois a également laissé de nombreuses traces dans la Vésubie. Très visible quand il s’agit de structures d’exploitations (comme les scieries…), elles se font plus diffuses plus l’on se rapproche du lieu d’extraction de la matière première.

 Il existerai au moins deux sites où la présence d’un barrage anthropique de rétention des eaux est avérée, capable de donner suffisamment de force au flottage du bois pour lui faire parcourir plusieurs centaines de mètres, avant que l’opération ne soit renouvelée.

Autres traces, celles laissées par les canaux creusés à même le versant, dans des sites où les vallons étaient trop éloignés pour pouvoir y faire rouler les troncs. Mis en eau, ils servaient à faire glisser doucement les billes de bois jusqu’au vallon suivant.

Four à plâtre


Saint-Martin-Vésubie


Roquebillière


Parc National du Mercantour

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