Baptistère
« carolingien » de l’église Saint-Michel du Gast de
Roquebillière
Le temps des
prétendues « invasions barbares » nous permet d’imaginer une
continuité de l’occupation de la Vésubie. Les relations avec le
Piémont et la Provence perdurent, même si elles ont certainement
connues un certain ralentissement.
La Vésubie
entre réellement dans l’histoire à partir du XIème siècle, lors de
donations de terres qu’y possédaient les grands seigneurs féodaux
(famille des Rostaing) à l’évêque de Nice. Ce ne sont là que
quelques mentions encore marginales, qui nous font entrevoir une
société structurée, hiérarchisée, productive. Il existe déjà des
castra, que l’on peut considérer comme des « villages
fortifiés », tel que l’est alors Venanson. D’autres formes de
peuplement coexistent. C’est le cas de la grande majorité des sites,
hameaux et clairières de défrichements qui restent essentiellement
attachés à leur espace d’exploitation agricole. Des liens et des
échanges existent entre eux, comme le démontre la présence de la
via antica, encore connue et qualifiée de cette manière à la fin
du XIIIème siècle dans la partie septentrionale de la Vésubie.
Cette société
est christianisée sans doute encore bien superficiellement. Les
témoins d’une période païenne sont encore présents, même s’ils sont
rituellement soumis au nouveau Dieu dominateur. Se met alors en
place le premier réseau paroissial, et nous pouvons imaginer les
édifices à l’instar de l’église de Saint-Nicolas d’Anduébis,
comme de petits bâtiments à une seule nef, se terminant par une
abside orientée à l’est, comme il se doit. Chacun possède son
cimetière, dans l’enclos sacré de l’édifice.
Quelques « objets patrimoniaux », tels que les fonds
baptismaux de Saint-Michel du Gast, sont aujourd’hui considérés
comme issus de cette période, et plus généralement datés de l’époque
carolingienne ou du début du second millénaire.