Projet
Cette œuvre a vu le jour
grâce à un enfant du pays, monsieur Joseph Mottet. Il réussit à obtenir
l’aide de la municipalité pour la construction de l’usine. Il pu ainsi
faire toutes les démarches nécessaires pour que le pays soit doté à brefs
délais de ce nouveau mode d’éclairage (“ Extrait de la réunion du conseil
Municipal du 9 avril 1893 ”).
Un traité de 4 mois du 13 mars
au 13 juillet 1893 fut passé avec la mairie pour la mise en place de
l’usine.
De plus, monsieur Mottet, qui
en était le concessionnaire, établit avec la commune un bail de 30 ans. En
1923, la Mairie reprit l’affaire en régie communale.
Construction
Grâce au traité ci-dessus,
les travaux furent entrepris. Mais plusieurs problèmes, entre autres dans
la livraison des machines, entraîna la reprogrammation de ce délais. Le
bâtiment est attenant au moulin communal situé dans le quartier de Pra
d’Agout. L’eau utilisée est canalisée depuis le pont menant à la
Colmiane. C’est le vallon du Boréon.
Inauguration
Elle eut lieu un soir
d’octobre 1893, alors que les Saint-Martinois assistaient à un office
religieux. Soudain le lustre central et les lampadaires s’illuminèrent de
milles feux. La surprise fut totale : “ E Viva M. Mottet, que nous a
mes la lum ! ”
Une plaque rappelant cet événement est
apposée sur la place du marché.
Organisation administrative
Les différents échelons :
* Pour la
bonne marche de l’usine, un président était nécessaire.
* Il
était aidé d’un directeur et
* d’un conseil de régie, composé de 6 membres. Il se
réunissait trois ou quatre fois par an en présence du maire. Il décidait
de la répartition du budget, de la nécessité de desservir de nouveaux
quartiers, ou même d’augmenter le tarif du courant...
Après le vote du budget définitif pour une année, les excédents étaient
perçus par la Mairie, qui comblait en revanche les déficits. Mais dans
l’histoire de l’usine, cette deuxième éventualité se révéla la plus
fréquente.
Le personnel :
L’effectif était au nombre de trois employés :
* Electricien de jour.
* Electricien de nuit, une surveillance étroite et
constante des appareils de mesure étant nécessaire à la bonne marche des
machines. Le principal objectif était d’éviter une surchauffe fatale.
* Un
employé était chargé de définir la consommation de chaque foyer.
Les
tarifications du courant :
Quand l’électricité commença à se répandre, dans les
foyers, on instaura un système de lampes à forfait. Ainsi, les
tarifs étaient basés sur le nombre de lampes pour chaque famille.
Mais devant le déficit budgétaire du aux nombreux fraudeurs, on envisagea
l’installation de compteurs dont la pose devint obligatoire en juin
1935.
Ces
nouvelles dispositions n’améliorèrent pas pour autant la situation
financière.
Déjà à cette époque, le courant augmentait : voici pour
exemple, les nouveaux tarifs décidés par le conseil de la régie pour
l’année 1939 :
3
remarques s’imposent :
*
L’éclairage proprement dit est bien différencié de l’électricité à usage
ménager.
* Les
tarifs sont variables suivant les saisons.
* Ce n’est qu’en période estivale que le prix du courant a
augmenté, ce qui montre le profit que tirait Saint-Martin Vésubie du
tourisme, déjà très important à cette époque.
Dans un extrait de dépliant publicitaire, on précise même l’existence de
l’éclairage électrique témoin de la modernisation de la station, capable
de drainer de nouveaux touristes au village.
L’usine électrique de Saint-Martin a été restaurée à l’occasion du
Centenaire de sa mise en fonction, en 1993. Une grande fête a eu lieu en
cette occasion.