A partir de l'époque que l'on a appelée
improprement "la Révolution Néolithique", les communautés d'habitants se
sont efforcées de développer leur agriculture. Essentiellement tournée
vers la subsistance, et bien sûr vers la production de grains panifiables,
cette forme d'agriculture occupe l'espace le plus simple à mettre en
valeur. Ce sont des terres relativement planes, rares dans nos vallées. Si
l'occupation humaine débuta vraisemblablement sur les petits plateaux que
nous connaissons, ceux-ci furent très rapidement insuffisants devant les
nécessités engendrées par le développement démographique de notre vallée.
Il fallut organiser les versants, en élevant d'importants réseaux de murs
de soutènement : les faïsses, sur lesquelles s'étendent aujourd'hui les
bosquets de l'espace forestier. L'agriculture fut difficile dans notre
région, mais le génie de l'homme permit de multiplier l'espace, de
l'organiser, de le rendre productif grâce à un important réseau
d'irrigation…
La
céréaliculture
Le blé, terme générique, est cultivé
depuis sans doute plusieurs millénaires dans notre vallée (des traces de
cette présence remontent au début de notre ère) malgré les difficultés
géographiques. En fait, il s'agissait essentiellement, pour les périodes
historiques, de grains de seigle, céréale rustique et bien adaptée à nos
climats et à la rudesse des hivers. Les rendements n'étaient pas élevés,
et bien souvent s'ajoutaient des catastrophes climatiques (gel tardif ou
pluies diluviennes) ou événementielles (passages de troupes), qui
réduisaient encore les espoirs des populations.
Cette activité essentielle, qui le resta
jusqu'à la fin des années 1950, nécessitait un travail épuisant, qui
s'étalait sur une longue période de l'année.
Préparer la terre
Il fallait avant tout préparer la terre à être
ensemencée. Pour cela, un premier travail, préparatoire, consistait à la
défricher. Dans les quartiers
depuis longtemps humanisés, ce travail se résumait plutôt à un entretien
avant de semer les grains, ou après avoir moissonné.
-
Défricher
Des quartiers comme Gaudissart conservent encore l'empreinte d'anciens
défrichements. Selon A. Viani, le terme désigne "la forêt défrichée". Il
s'agirait d'un dérivé occitan, datable de l'après An Mil. Sa situation, au
début du vallon de Fenestres, nous incite à penser qu'il fut mis en valeur
après l'installation du village sur son site actuel, soit vers le XIIIème
siècle, ce que ne contredisent pas les documents médiévaux connus.
- Labourer
la houe (XVIIIème siècle)
la houe (XVIIème siècle)
la houe (XVIème siècle)
l'araire (l'araire)
la charrue (l'araire)
- Semer
- Moissonner
à la faucille lou voulame
longue pour la moisson
courte pour le foin
à la faux lou daï
essentiellement pour le foin.
Le traitement du blé
- le picaïre, ou planche à battre
- le ventaïre
- La fenaison
Le râteau en bois, aux dents interchangeables.
Du daï pour les grands espaces : mouvement et technique
au voulame pour les ribbes ou talus.
Le marteau et l'enclume (lou martelaïre) pour ré-affuter la lame du daï.
avant de l'aiguiser
Le filet à foin, ou berilhon.