Le retour à la vie
civile ne signifie pas pour autant que les jeunes gens soient dégagés de
toutes obligations militaires. A la fin de son service, l’ancien conscrit
est appelé dans la Réserve territoriale jusqu’à 40 ans
[1].
Pour plusieurs années, il est un citoyen mobilisable à tout moment pour
la défense du pays. Le conseil de révision marque le passage de flambeau
entre deux générations. J. PLENT [2]
le rappelait : « Alors là, il y avait les types de 40 ans qui allaient
présenter le carnet militaire au Préfet ... Les hommes de 40 ans
passaient dans la Réserve de l'armée... ». Les hommes de quarante ans
sont reversés dans la réserve territoriale. Leur rôle se réduit dès ce
moment à la seule défense du territoire, contrairement à la réserve
active dans laquelle ils étaient versés dès la fin du Service militaire.
Alors « rappelables à tout moment », ils étaient tenus de poursuivre une
formation militaire chaque année. La réserve territoriale devenait ainsi
une véritable « retraite militaire ».
L’identité des troupes
alpines est très forte. Troupe d’élite, les chasseurs alpins cultivent la
différence par rapport aux autres unités. Sentiment d’appartenance à un
corps d’élite soigneusement entretenu et les libérables en ressentent une
certaine fierté. Les Amicales regroupent les anciens membres de chaque
unité. Aujourd’hui, toutes ces associations sont réunies dans la
Fédération Nationale des Anciens Chasseurs.
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[1]
- La loi du 15 juillet 1889, art. 37, modifiée par la loi du 19
juillet 1892, obligeait à un service militaire de 3 ans, de 10 ans de
réserve… La loi de 1905, Art. 32 précise que « Tout Français reconnu
propre au service militaire fait partie successivement : de l’armée
active pendant 2 ans, de la réserve de l’armée active pendant 11 ans,
de l’armée territoriale pendant 6 ans, et enfin de la réserve de
l’armée territoriale pendant 6 ans.