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L’appel sous les drapeaux
Au service de la république
Le retour à la vie publique
Conclusion
Sources et bibliographie
Annexes

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En attendant la Libération
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Chasseur d’un jour


Le Père Cent [1]

Arrive le temps de la Libération. Après plusieurs années passées sous les drapeaux, c’est le moment attendu et redouté du retour dans la vie civile. Tout comme le recensement de la Classe ou la convocation devant le Conseil de révision, la fin du Service est marquée par un nouveau rite de passage : le décompte du temps qu’il reste à passer à la caserne. De nombreuses cartes postales anciennes comportent la mention «  ...au jus » pour permettre aux militaires de personnaliser leur courrier [2]. L’expression « au Jus » désigne le café servit chaque matin aux soldats. Ce rituel incontournable marque le début de la journée et sert à décompter le nombre de matins qu’il reste avant de retrouver la vie civile. Dans la plupart des cas, ces cartes sont illustrées par des scènes de libations ou de soldats délaissant ses effets militaires pour revêtir des costumes civils. La personnification de ce moment est dénommée « Père Cent ». C’est la fête par excellence des « Libérables », elle a lieu à cent jours de la « libé ». Et l’on retrouve le rapport à la boisson, à la camaraderie, à la fraternité de classe. Généralement le soir du « 100 » commence par un repas pris en commun par les libérables. La soirée se poursuit fort tard. Chants, alcool et visites d’établissements de loisirs sont au programme afin d’ « enterrer le Père Cent ». Le courrier en a conservé le souvenir. On écrit pour relater le bon déroulement de la fête ou réclamer l’argent nécessaire pour rendre cet instant « mémorable » [3]. De multiples témoignages attestent de l’impatience qui animent la classe des libérables. Les soldats peuvent acheter des calendriers illustrés de scènes représentant les activités accomplies pendant le service. Les photographies immortalisent la classe devant une ardoise ou un écriteau sur lesquels est mentionné le nombre de jours « au jus », qu’ils notent parfois à la craie sur leurs vêtements pour l’occasion. Le décompte des jours est omniprésent dans les correspondances, que l’on termine en précisant le temps qu’il reste à faire. Un chasseur alpin, en manœuvres aux Granges de la Brasque, écrit le 23 juin 1914 à sa famille pour lui donner des nouvelles et termine son courrier en disant : « enfin la classe se fait de plus en plus belle, c’est plus que 89 jours à faire et la belle liberté » [4]. Ce soldat attend avec impatience le mois de septembre pour être libéré. Le destin est parfois cruel, ce même 1er août, la France entre en guerre contre l’Allemagne. Soldat anonyme, comme tous ceux de sa classe, il est maintenu dans son unité et envoyé au front.

L’appelé consacre les derniers jours sous les drapeaux à confectionner la « quille » qui symbolise la fin du service militaire. Cette pratique tirerait son nom du bateau qui ramenait les forçats de Cayenne lorsqu’ils avaient purgé leur peine. D’autres la lient à l’expression « prendre ses quilles (jambes) à son cou ». Dans ce temps, tout est bon à railleries. La religion elle-même n’y réchappe pas. Le Conscrit se réinvente son credo, sa foi, ses pratiques [5].

Le temps du service écoulé, l’appelé rentre chez lui, contenant une certaine appréhension, après plusieurs années passées sous les drapeaux. L’angoisse du retour à la vie civile ne doit pas être négligée, car il va devoir maintenant trouver sa place dans la société.

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[1] - Cf. Annexe 10

[2] - Fond C.E.V.

[3] - Ibidem

[4] - Collection Jacques CANTARITI, fond C.E.V.

[5] - Cf. Annexe 11

 


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