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françaises et italiennes 1860 - 1945

 

Fort des 3 Communes, massif de L’Authion, v. 1930

Le rattachement du Comté de Nice à la France fait de la vallée de la Vésubie une zone stratégique. Prétextant le respect des chasses royales de Victor Emmanuel II, le Royaume d’Italie conserve des territoires en Tinée (vallons de Chastillon, de Mollières), en Vésubie (vallons du Boréon, des Fenestres, de la Gordolasque ) et en Roya (communes de Tende et La Brigue). Ce tracé donne à l’Italie la maîtrise de la chaîne principale des Alpes et des cols qui permettent de la franchir (Lombarde, Fenestres, Cerises, Tende). La dégradation des relations diplomatiques entre la France et l’Italie dans le courant des années 1870 entraîne la militarisation de la frontière. L’Italie déploie des unités d’alpini le long de la frontière. L’aménagement de pistes et de casernes renforce l’occupation des hautes vallées.

Pour l’Etat major français, la défense de la ville de Nice, vers laquelle toutes les voies de communication convergent, est une priorité. La construction de la chiuse de Saint-Jean la Rivière (1887) verrouille les gorges de la Vésubie et interdit une avancée ennemie vers le littoral. Cependant, pour ne pas laisser le contrôle des hautes vallées aux Italiens, des troupes mobiles sont envoyées en manœuvres vers les positions clefs de la frontière. A partir de 1889, les positions du Tournairet, sur la rive droite, et de l’Authion, sur la rive gauche, sont le cadre d’une activité militaire intense. Occupés en été comme en hiver, ces camps retranchés deviennent les « sentinelles » de la Vésubie.

Les années qui précèdent le premier conflit mondial sont marquées par la détente des relations franco-italiennes. Toutefois l’arrivée au pouvoir de Mussolini en 1922 ouvre une nouvelle ère de tensions entre la France et l’Italie. A partir de 1925, la Commission de Défense des Frontières, puis la Commission d’Organisation des Régions Fortifiées (CORF) réorganisent la protection de la frontière française. Ce vaste programme d’études aboutit en janvier 1930 à l’adoption de la loi de financement de la ligne Maginot. Les forts Maginot sont des ouvrages modernes et sophistiqués généralement comparés à des « sous-marins ». En surface, seuls des blocs (de combat ou d’entrée) sont visibles. Les parties apparentes sont protégées par un revêtement en béton armé et un blindage d’acier. Sous terre, les organes vitaux (usines, cuisines, casernements,…) sont reliés par un réseau de galeries.

Une typologie peut être établie : les gros ouvrages sont les plus puissants, ils associent artillerie et infanterie (Gordolon, Flaut) ; les petit ouvrages d’infanterie (Saint-Veran, Fort) ; les avant-postes en première ligne face à la frontière (Raus, Planet, Castel Vieil, Conquet) ; les casemates isolées qui occupent les intervalles (La Bollène, Suquet, Roquebillière, Venanson).

Cependant les conditions de travail difficiles et l’enneigement tardif gênent considérablement le déroulement des chantiers et un grand nombre d’ouvrages sont inachevés lorsque la Deuxième Guerre mondiale éclate. Face à la ligne Maginot, les Italiens vont s’efforcer de réaliser une ligne de fortifications quasi continue le long de la crête frontière : le Vallo alpino. Pistes, chemins empierrés, casernes et casemates mettent sous surveillance chaque col. Bien que bétonnés, les ouvrages italiens manquent d’armatures métalliques et de puissance de feu (Cerise, Fenestres, Fremamorta).

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