Pour l’Etat
major français, la défense de la ville de Nice, vers laquelle toutes
les voies de communication convergent, est une priorité. La
construction de la chiuse de Saint-Jean la Rivière (1887)
verrouille les gorges de la Vésubie et interdit une avancée ennemie
vers le littoral. Cependant, pour ne pas laisser le contrôle des
hautes vallées aux Italiens, des troupes mobiles sont envoyées en
manœuvres vers les positions clefs de la frontière. A partir de
1889, les positions du Tournairet, sur la rive droite, et de
l’Authion, sur la rive gauche, sont le cadre d’une activité
militaire intense. Occupés en été comme en hiver, ces camps
retranchés deviennent les « sentinelles » de la Vésubie.
Les
années qui précèdent le premier conflit mondial sont marquées par la
détente des relations franco-italiennes. Toutefois l’arrivée au
pouvoir de Mussolini en 1922 ouvre une nouvelle ère de tensions
entre la France et l’Italie. A partir de 1925, la Commission de
Défense des Frontières, puis la Commission d’Organisation des
Régions Fortifiées (CORF) réorganisent la protection de la frontière
française. Ce vaste programme d’études aboutit en janvier 1930 à
l’adoption de la loi de financement de la ligne Maginot. Les forts
Maginot sont des ouvrages modernes et sophistiqués généralement
comparés à des « sous-marins ». En surface, seuls des blocs (de
combat ou d’entrée) sont visibles. Les parties apparentes sont
protégées par un revêtement en béton armé et un blindage d’acier.
Sous terre, les organes vitaux (usines, cuisines, casernements,…)
sont reliés par un réseau de galeries.
Une typologie
peut être établie : les gros ouvrages sont les plus puissants, ils
associent artillerie et infanterie (Gordolon, Flaut) ; les petit
ouvrages d’infanterie (Saint-Veran, Fort) ; les avant-postes en
première ligne face à la frontière (Raus, Planet, Castel Vieil,
Conquet) ; les casemates isolées qui occupent les intervalles (La
Bollène, Suquet, Roquebillière, Venanson).
Cependant les
conditions de travail difficiles et l’enneigement tardif gênent
considérablement le déroulement des chantiers et un grand nombre
d’ouvrages sont inachevés lorsque la Deuxième Guerre mondiale
éclate. Face à la ligne Maginot, les Italiens vont s’efforcer de
réaliser une ligne de fortifications quasi continue le long de la
crête frontière : le Vallo alpino. Pistes, chemins empierrés,
casernes et casemates mettent sous surveillance chaque col. Bien que
bétonnés, les ouvrages italiens manquent d’armatures métalliques et
de puissance de feu (Cerise, Fenestres, Fremamorta).
Raus
Avant poste du Planet
Redoute de la Pointe
Gros ouvrage de Flaut
Casemate Bollène Ouest
Casemate Bollène Est
Caserne de Flaut
Petit ouvrage de Saint Veran
Petit ouvrage du col de Fort
Caserne
Camp du Tournairet
Gros ouvrage de Gordolon
Casemate de Roquebillière
Avant poste de Castel Vieil
Fort de Fremamorta
Fort du col des Cerises
Fort du col des Fenestres
Chiuse de St Jean la Rivière
Casemate du Suquet
Casemate de Venanson
Conquet